Alors que la France vient de dépasser cette semaine la barre symbolique des 10.000 morts liés au Covid-19, l'entreprise périgourdine augmente ses cadences de fabrication.
Le chêne est en provenance des scieries de Dordogne, de Haute Vienne et de Corrèze. Le pin, lui, est landais.
A l'usine de Saint-Jory-Las-Bloux, les planches sont poncées puis assemblées. Les poignées des cercueils sont fixées.
Depuis le début de la pandémie, les 75 salariés du site sont fidèles au poste.
"Au début du confinement, certains m’ont demandé pourquoi nous ne fermions pas nos portes, mais nous sommes une entreprise d’utilité publique. Nous devions poursuivre la production et fournir nos clients" nous explique le co-directeur du site Olivier Bernier.
Hausse de la demande
Durant le mois de mars, Olivier Bernier a constaté une hausse des commandes. Une tendance au sur stockage de la part de ses clients.
Mais depuis les premiers jours d’avril, les stocks sont désormais à flux tendus.
C’est le cas en région parisienne, l’un des secteurs les plus touchés par l’épidémie.
La société périgourdine y possède une plateforme logistique.
"Les salariés embauchent tôt le matin et débauchent tard le soir. Ils sont également sollicités le week-end pour préparer les commandes" indique Olivier Bernier
Une situation liée à la mise en bière immédiate et obligatoire décrétée depuis le covid-19. Les services des pompes funèbres doivent répondre à la demande très rapidement.
50 cercueils en plus chaque jour.
Conséquence, 50 cercueils sortent en plus chaque jour de cette usine installée en Périgord vert amenant la production journalière à 420.
La gamme proposée a été réduite afin de rationaliser la production : vingt références au lieu de la centaine habituelle.
« Les modèles d’entrée de gamme marchent le mieux. Car malheureusement, les familles ne peuvent pas veiller leurs morts." nous confie le co-directeur.
Sécurité avant tout
Pour maintenir la production, la direction a mis en place des mesures sanitaires.
Des points d’eau ont été rajoutés afin que chaque salarié puisse se laver les mains toutes les heures et demies.
"Par chance, les postes de travail étaient déjà éloignés de plus d’un mètre, et les gants ainsi que le masque sont la règle dans un atelier tel que le nôtre" nous explique enfin Olivier Bernier.
La canicule et le covid-19
C’est la deuxième fois que l’entreprise se voit contrainte d'augmenter sa production. Dernier événement en date, la canicule de 2003 et ses 20.000 morts en France.