La Dordogne, ou du moins ses grands élus, est en passe de se jeter dans les bras d'Emmanuel Macron. Ces derniers jours, Bernard Cazeau, Daniel Garrigue, Jean-Jacques de Peretti ont fait savoir qu'ils voteront pour l'ancien ministre de l'économie.
Bernard Cazeau : le vote d'adhésion
Au soir du second tour des primaires de la gauche, Bernard Cazeau avait donné la voie. Pour lui, la victoire de Benoît Hamon allait jeter dans les bras d'Emmanuel Macron un bon nombre d'élus socialistes
"Je ne suis pas un godillot, je ne choisis pas le candidat de mon parti car il n'est pas dans le vrai ; son programme est utopiste, irréaliste !" clame t-il.
Pour l'ancien président socialiste du département, le choix Macron s'impose car "notre pays en crise ne peut s'en sortir que par une solution économique et un renforcement de l'europe". Et là dessus, il rejoint le programme du candidat d' "En Marche ! "
Entre un Hamon aux propositions "irréalistes" et un Mélenchon qui va "droit dans le mur", son choix est un choix d'adhésion.
Sur la personne d'Emmanuel Macron, le sénateur pourtant avare de compliments, ne tarit pas d'éloges :
Pour le médecin Bernard Cazeau qui n'avait pas cru à François Hollande, "un bon diagnosticien mais un mauvais thérapeuthe" à peu près tous les élus socialistes de poids en Dordogne annonceront leur soutien à Macron dans les prochains jours."C'est un homme de très grande qualité, il m'a impressionné, je l'ai vu au Sénat défendre des textes, il a toujours la démonstration juste et il est convaincant, ce n'est pas donné à tous les politiques"
Le vote par défaut de Daniel Garrigue
Le maire de Bergerac est un pinailleur. Il tient au sens précis de chaque mot qu'il utilise. Aussi annonce t'il "voter Macron", ce qui n'a pas la même signification insiste t-il que de "soutenir Macron". En résumé, pour Daniel Garrigue "seul Macron peut faire barrage à Marine Le Pen."
En fin analyste de la politique française, Daniel Garrigue observe une France présentant des similitudes avec celle de 1958 : "une forte présence de l'extrême-droite, un discrédit des partis politiques et l'émergence d'un personnage central".
précise le maire de Bergerac.
Macron n'est pas De Gaulle, mais il est l'homme du recours, même s'il convient de nuancer :le Général avait su créer un "recours par l'élan", pour Macron, il s'agit d'un "recours par défaut"
Daniel Garrigue qui a toujours fustigé les primaires, savoure aujourd'hui avoir été l'un des premiers à les dénoncer. Il regrette qu'aucune autre personnalité n'ait pu créer le rassemblement, il parle de Martine Aubry qui en avait selon lui "la capacité" ou de Bernard Cazeneuve pour lequel selon le maire des Bergerac, "les socialistes sont complètement passés à côté".