Depuis 150 ans, les soeurs d'Échourgnac, un petit village du Sud Ouest de la Dordogne, perpétuent la tradition de la célèbre Trappe d'Échourgnac. Ce fromage affiné à la liqueur de noix est victime de son succès, les sœurs se sont résolues à faire appel à des partenaires profanes
C'est une communauté monastique où, comme ailleurs, on vit dans le travail, la prière et le silence. Mais ici, le travail se passe au sous-sol. Dans une cave fromagère construite en 1868 par des moines venus de Notre Dame de Port de Salut, dans la Mayenne.
Arrivées en 1923, des sœurs cisterciennes ont repris l'abbaye et la fromagerie pour y perpétuer la tradition. Elles sont 22 aujourd'hui, âgées de 28 à 96 ans, à élaborer la trappe, des céramiques, des pâtes de fruit et des confitures. Mais la célébrité ici reste la Trappe. Un fromage de vache et aussi de brebis venu frais de Bretagne ou des Pyrénées Atlantiques pour être aromatisé, fermenté et affiné par les sœurs en Dordogne.
Et de la Trappe d'Échourgnac, elles en produisent 130 tonnes chaque année ! Une célébrité locale : la moitié des ventes se fait en Périgord.
Le succès dépasse largement le département. Chaque année 40 000 visiteurs découvrent les lieux et repartent avec quelques exemplaires de ce produit gastronomique unique dans leur valise. Conséquence, les ventes augmentent. Au point que les sœurs se sont résolues à se faire aider.
Antoine et Quitterie Dumont étaient à la recherche d'une nouvelle vie, pleine de sens. Ce couple et ses trois enfants ont bourlingué. Ils reviennent d'un an et demi de périple en Afrique. Lui est spécialisé en gestion d'entreprise, elle est infirmière. En association avec les sœurs, ils seront en charge de développer la fromagerie, l'inclure encore davantage dans le paysage touristique et économique local en jouant les cartes du patrimoine et de l'écologie. Ils prendront aussi en charge les ressources humaines. De quoi ouvrir la Trappe... sur un nouvel avenir.