Le canoë, activité estivale touristique majeure en Dordogne est à la peine. Les pluies abondantes de cet été et la régulation des barrages empêchent l'activité, les professionnels sont à la peine
Que d'eau, que d'eau !
Alors que les étés précédents la sécheresse faisait rage, cette année c'est l'excès d'eau qui fait des mécontents. Pas les agriculteurs, mais les loueurs de canoë sur les rives de la Dordogne. Tous les cours d'eau et notamment la rivière Dordogne affichent un niveau d'eau inhabituellement haut à cause des pluies du début de l'été mais aussi de la régulation des barrages EDF en amont, sur le département de la Corrèze.
Niveau de sécurité
Les professionnels sont astreints à des consignes de sécurité, des niveaux trop élevés pouvant signifier un risque potentiel pour la navigation de loisir, avec de jeunes enfants ou des personnes inexpérimentées. Idéalement, le canoë se pratique sur des cours d'eau d'un niveau maximal de 1,50 m de profondeur. À un niveau supérieur, pas de canoë, la clientèle doit attendre, et les loueurs sont en panne sèche.
Au mois de juillet on a travaillé, correctement, on va dire, trois jours, puisqu'elle a été haute aussi début juillet. Donc on n'a pas pu louer... une année très compliquée pour nous
Ouvrir les vannes... ou pas
La Dordogne est régulée par une série de barrages EDF situés en amont, en Corrèze, entre Argentat et Bort-les-Orgues. Des barrages qui produisent de l'électricité, mais pas seulement. Il sont aussi là, justement, pour réguler les débits et notamment lorsque les chutes d'eau sont conséquentes comme ce fut le cas au début de l'été.
Le lâcher d'eau qui fait déborder le vase
D'où le bouillonnement des loueurs, qui estiment qu'EDF aurait pu se retenir de faire monter la pression au plus mauvais moment pour leur activité touristique.
Se préparer à des nouveaux phénomènes
De son côté Épidor, Établissement Public Territorial qui gère le bassin de la Dordogne temporise. Le phénomène est aussi lié à une inertie difficile à contrôler. L'eau lâchée au barrage ne se retrouve sur les sites touristiques en aval que plusieurs dizaines d'heures plus tard, difficile de savoir précisemment comment évoluera le temps pendant cette période. Olivier Guerri, directeur adjoint d'Épidor assure travailler sur une meilleure anticipation de ces aléas climatiques récents, mais de plus en plus fréquents.
Faciliter le transit
Pour EDF, la logique est simple. Lorsque les barrages sont pleins, on n'a pas le choix, il faut relâcher de l'eau. Il ne reste donc qu'à regarder du côté du ciel, et espérer que le beau temps perdure pour que la décrue se poursuive, selon Vincent Marmonier, directeur EDF d'hydro-Dordogne.