Dordogne : maraîchère bio, elle plaide pour les préparations naturelles alternatives aux pesticides

Dans le projet de loi Agriculture et Alimentation, l'Assemblée Nationale a simplifié l'usage des préparations à base de plantes dans l'agriculture comme alternative aux produits phytosanitaires. Mais le Sénat a fait un pas en arrière, ce que regrette Nathalie Verdier, agricultrice bio en Dordogne. 

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"J'aimerais pouvoir faire ce que je fais sans être dans l'illégalité", explique Nathalie, coprésidente d'Agrobio 24 et maraîchère à Sarlande, dans le Périgord. Dans son exploitation, elle utilise des préparations naturelles à base de plantes comme alternative aux produits phytosanitaires. Sous ses serres, elle pulvérise par exemple un mélange composé de "consoude, bardane, reine des prés et ortie" comme fortifiant végétal.  

Car le purin d'ortie, les tisanes de plantes et autres, rassemblés sous le terme de "préparations naturelles peu préoccupantes", ou PNPP, doivent théoriquement avoir fait l'objet d'une homologation comme produit phytosanitaire pour pouvoir être utilisés en agriculture.

En 2016, le purin d'ortie a d'ailleurs été autorisé par l'ANSES. 
 
 

L'Assemblée nationale autorise... 


Une procédure longue, coûteuse, et qui ne prend pas en compte "la complexité et la variabilité des PNPP qui ne peuvent être assimilées ni aux pesticides, ni aux produits de bio-contrôle commercialisés avec un droit de propriété intellectuelle et une AMM" comme l'ont soulevé une quinzaine de députés dans un amendement visant à autoriser leur usage. 

Dans le projet de loi Agriculture, l'Assemblée nationale a voté en faveur de l'usage des préparations naturelles, avec une modification de l'article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime indiquant que « toutes les parties consommables de plantes utilisées en alimentation animale ou humaine sont considérées comme substance naturelle à usage biostimulant autorisée. »
 

... Mais le Sénat retoque le texte 


Mais le Sénat, "le rapporteur a rendu les choses plus contraignantes, en demandant un avis de l'Anses", explique Claude Bérit-Débat, Sénateur socialiste de Dordogne. Or l'Agence de Sécurité sanitaire n'a autorisé aucune préparation à base de plantes depuis quatre ans. 

"Les députés avaient quand même porté cet amendement, c'était une belle avancée", souligne Nathalie. "Mais le ministère de l'Agriculture est contre", regrette-t-elle, militant au sein de l'association ASPRO PNPP, association pour la promotion des préparations naturelles peu préoccupantes. 

"Quand on voit tout ce qui se passe par rapport au glyphosate, aux néonicotinoïdes, il faut trouver une alternative. Et les PNPP sont une forme d'alternative naturelle" estime Claude Bérit-Débat, qui a déposé un nouvel amendement pour que le Sénat revienne sur sa position. 
 

 
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