La gestion du Pôle international de la préhistoire (le PIP), en difficultés financières, situé aux Eyzies en Dordogne, a été épinglée dans un rapport de la cour des comptes de Nouvelle-Aquitaine, qui a livré des recommandations.
"Absence de réel projet d'établissement", "manque de synergies avec les autres institutions présentant des missions similaires", effectifs "particulièrement nombreux au regard de ses missions"… le Pôle international de la préhistoire a été sévèrement épinglé dans un rapport de la cour des compte de Nouvelle Aquitaine. Ce dernier, qui porte sur les années 2012 à 2017 a été rédigé en août mais rendu public fin décembre 2017.
Absence de synergie
Le pôle internationnal de la préhistoire (PIP) a pris ses marques sur la commune des Eyzies dans un vaste bâtiment où est situé le Centre d'accueil de la préhistoire. Ce dernier a pour but de valoriser et attirer le public sur les sites de la vallée de la Vézère.Mais le PIP manque de synergie avec les établissements voisins qui traitent de la même mission, estime la cour des comptes, qui fait référence au musée national de la préhistoire, également à Eyzies, et au centre international de Lascaux (Lascaux IV).
L'absence de préhistorien au sein de l'équipe du Pôle ne lui a pas permis d'occuper un rôle auprès d'institutions internationales
ajoute le rapport qui note néanmoins l'arrivée récente d'un conservateur spécialisé en préhistoire qui offre "de nouvelles perspectives".
Réduire la masse salariale
Les difficultés financières du Pôle, environ 100 000 euros de déficit structurel, sont également commentées. Le rapport préconise la mise en place rapide d'une comptabilité analytique et une "réduction sensible de la masse salariale". L'établissement, qui emploie 20 agents permanents auxquels s'ajoutent des saisonniers en période touristique, a déjà commencé à réduire ses effectifs sur l'année 2017.Par ailleurs, la fréquentation du Pôle, dont l'entrée est gratuite, n'est pas précisément établie, la comptabilité se faisant uniquement sur le parking, et ne prenant pas en compte les visiteurs réels.
Seul un touriste sur les dix comptabilisés de façon automatique se présente à l'accueil pour demander des informations.
Envisager une fermeture partielle du centre
La cour des comptes conclut avec des nombreuses recommandations, telles qu'une redéfinition des missions de l'établissement ainsi que de ses partenariats et ses mutualisations, pour parvenir à l'équilibre budgétaire.Elle suggère également de revoir le système de comptabilisation des visiteurs et même d'étudier la possibilité d'une fermeture partielle du centre, soit un jour par semaine soit un ou deux mois par an.