Une cellule de veille loup vient d'être créée ce mardi en Préfecture. Une manière de faire un état des lieux, de désamorcer les tensions en amont et de mettre tous les interlocuteurs autour de la table pour accompagner le plan national d'action de retour du loup.
La dernière fois qu'on a entendu parler (sérieusement) du loup en Dordogne, c'était en 2015. L'un de ces canidés, probablement isolé et perdu avait été abattu à St Léon sur l'Isle. Et depuis, dans le département, on ne suivait les péripéties de l'animal que de loin, à travers les empoignades des "pro" et des "anti" qui alimentaient la chronique.
La décision de la Préfète Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc d'installer ce lundi 1er octobre 2018, une cellule de veille "loup" pourrait donc paraître incongrue, voire inutilement polémique.
Elle serait plutôt politique, le but étant clairement de dégonfler les rumeurs, de mettre tout le monde au même niveau d'information, et de prévenir les risques d'embrasement dans les deux camps qu'un retour inattendu du loup dans le département pourrait susciter.
La porte-parole de l'Etat s'est donc attaché à présenter l'état des lieux sur la population de loup en France où le loup avait disparu depuis les années 40, le plan national d'action 2018/2023 qui accompagne son retour et de faire le focus plus précis sur la situation en Dordogne.
Autour de la table, les services de l'Etat, les collectivités, les agriculteurs et forestiers, les associations de protection de la nature, de la louveterie et des chasseurs à qui l'on a présenté la feuille de route voulue par Mme la Préfète.
Il s'agit de planifier le suivi de la présence éventuelle du loup dans le département en lien avec les départements voisins, de communiquer objectivement sur le sujet et d'organiser si besoin des actions proportionnées à la situation locale. Le tout sous la responsabilité d'un comité de pilotage local restreint animé par la Direction Départementale des Territoires et des référents et observateurs qui devront être formés auprès de l'ONCFS. Cette cellule est censée se réunir au moins une fois l'an.
Mais au-delà des paroles, on pense bien sûr aux éleveurs et bergers du département qui tirent déjà la sonnette d'alarme en citant l'exemple du département de l'Aveyron : 0 attaque signalée sur les troupeaux en 2014, 200 l'an dernier. Une situation qu'ils redoutent bien évidemment de vivre dans le département, se disant prêt à se faire entendre fermement.
Et c'est justement pour désamorcer ce type de positionnement bloqué que Mme la Préfète a pris l'initiative. Une manière de crier au loup avant d'en voir la queue d'un, pour mieux le faire sortir du bois et tenter de lui montrer patte blanche.