Le chiffre, même s'ils reflète plus une inquiétude que des chiffres avérés, a de quoi faire froid dans le dos. Selon une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie de Dordogne, 31% des entreprises interrogées dans le département craignent d'être poussées à la fermeture
Moins d'un mois après le début du confinement, il est évidemment trop tôt pour dresser un premier bilan économique de l'impact du coronavirus sur les entreprises obligées de réduire ou cesser leur activité, ou de travailler dans des conditions dégradées. Les chefs d'entreprises ignorent encore quand ils pourront reprendre leur activité, et si même ils pourront le faire.
Du 18 au 24 mars dernier, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Dordogne a lancé une enquête auprès de 7 400 professionnels à laquelle 1700 entreprises, tous secteurs confondu, ont répondu. Les commerces et l'hôtellerie-restauration représente plus de la moitié des réponses.
Baisse unanime du Chiffre d'Affaire
Dans 85% des cas, les entreprises reconnaissent une baisse du chiffre d'affaires. La moitié d'entre elles estiment leurs pertes au moins à 70% ce qui implique des tensions sur leur trésorerie.
C'est le cas principalement pour les entreprises les plus modestes qui, travaillant souvent à flux tendu, n'ont pas les ressources de trésorerie suffisantes pour supporter une si longue inactivité. Dans un département comme la Dordogne, on pense bien sûr aux métiers du tourisme, restauration, hôtellerie, commerces touristiques.
La crainte d'une fermeture d'ici la fin de l'année pour 1/3 des sondés
En conséquence, 31% des interrogés évoquent un risque de fermeture. Un risque immédiat pour 13% d'entre eux, dans un délai d'un mois pour 25%, et plus de la moitié (57%) de ceux qui craignent une fermeture pensent qu'ils y seront contraints dans les 6 mois à venir.
80% des entrepreneurs souhaitent effectuer les démarches nécessaires pour profiter des mesures gouvernementales, essentiellement pour financer le chômage partiel de leurs salariés, et étaler leurs créances.
Dans le BTP, 75 % des entreprises constatent une baisse de leur chiffre d'affaires et presque tous souffrent de difficultés d'approvisionnement et de livraison.
Dans le commerce, 75% des interrogés ont perdu plus de la moitié de leur chiffre d'affaires, et 81 % voient leur trésorerie en danger. À 90% ils souhaitent bénéficier des mesures gouvernementales, essentiellement par report des échéances sociales et fiscales.
Dans l'hôtellerie-restauration, la chute du chiffre d'affaire est ressentie par la quasi-totalité des sondés, qui estiment aussi leurs pertes à plus de 50%. Presque tous évoquent les tensions de trésorerie et l'intention de bénéficier des mesures gouvernementales, principalement par le report des échéances sociales ou fiscales. Les chiffres sont comparables pour les 306 entreprises de services qui ont répondu.
Pour les secteurs de l'industrie et des transports, les résultats semblent un peu moins inquiétants dans l'immédiat, sans pour autant être optimistes.
Vers une saison "blanche" pour le tourisme ?
Ça, c'est pour l'immédiat. Mais l'inquiétude porte aussi sur l'avenir, car tous ignorent combien de temps durera le confinement. En France, mais aussi en Europe et dans le reste du monde d'où viennent les touristes. Question cruciale pour le secteur en Dordogne qui après la perte sèche des vacances de Pâques, voit se profiler des ombres sur la saison estivale. Or, les annulations commencent à se faire sentir pour les premiers jours de juin.
Dans ce contexte, un acteur ne joue pas son rôle, selon les entrepreneurs, les assurances pour lesquelles le coronavirus n'est pas un motif de perte d'exploitation.