Le problème n'est pas propre au département, mais il y est peut-être plus criant qu'ailleurs. En, Dordogne, en miroir aux déserts médicaux, se profilent les déserts vétérinaires. Les professionnels vieillissants ne sont pas remplacés, et surtout pas là où ils sont indispensables, en zone rurale...

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A l'instar de la population de médecins, la population de vétérinaires, vieillissante, se réduit chaque année davantage. Si la pénurie est encore loin en zone urbaine, où les cabinets vétérinaires pour animaux de compagnie ne manquent pas, elle guette, ou sévit déjà dans les campagnes où les professionnels vieillissants ne sont pas remplacés.

En Dordogne, sur les 142 vétérinaires installés, seuls 23 assurent des tournées rurales. 

Dans les campagnes les vétérinaires en exercice ont toujours plus de territoires à parcourir pour répondre à la demande, alors que les exigences pour les éleveurs sont de plus en plus élevés. 
Et ces derniers, déjà en crise, sont les premières victimes de ces carences en vétérinaires. 

Le profil des jeunes vétérinaires a changé

C'est que le métier a changé, et les attentes des élèves vétérinaires aussi. Fini le temps où la vocation, la rentabilité et le prestige du vétérinaire du village, à peine moins que le médecin (et parfois plus dans les terres d'élevage), suscitait l'enthousiasme des jeunes étudiants en médecine. Les jeunes craignent désormais l'absence de vie privée, l'obligation de disponibilité par tout temps et à toute heure, les kilomètres qui s'accumulent, et de s'imposer de vivre dans des zones rurales privées des équipements et services collectifs qu'ils trouveraient en ville. 

Les écoles vétérinaires se saisissent du problème

Les vétérinaires français sont originaires de quatre écoles nationales situées à Lyon, Nantes, Paris et Toulouse. Il faut y ajouter la Belgique qui forme plus de praticiens français que chacune de ces écoles. Pour faire face aux déserts vétérinaires ruraux, ces écoles organisent des stages en zone rurale pour « casser les stéréotypes » . Et un regain d'intérêt semble commencer à toucher de jeunes vétérinaires femmes qui s'intéressent à l'élevage. Mais pour véritablement encourager les jeunes à s'installer en campagne, il faudrait un plan d'aide de l'État estime la profession.

L'espoir vient des femmes

Désormais, la moitié des vétérinaires sont des femmes. Et cette proportion s’élève à 70 % chez les moins de 35 ans. Ces jeunes vétérinaires représentent un espoir pour certains départements ruraux où elles semblent pouvoir assurer la relève.

Vétérinaires des villes, vétérinaires des champs

38 % des vétérinaires sont spécialisés dans les animaux d'élevage. Mais ce chiffre est en une forte diminution pour ceux qui exercent exclusivement cette spécialisation. Proportionnellement, il y a de plus en plus de professionnels "bi-qualifiés" animaux d'élevage et animaux de compagnie. C'est aussi qu'en campagne, les actes sont moins rémunérés qu'en ville. 
 
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