Fermeture de France Tabac à Sarlat : vers la fin du tabac français

C'est fini. L'usine France Tabac de Sarlat, en Dordogne, la dernière usine de première transformation du tabac en France va fermer. L'information a été communiquée ce mardi 27 août. Au delà des 33 postes concernés, c'est toute la filière historique du tabac français qui peut partir en fumée.

C'est un coup dur pour le bassin d'emploi du Sarladais, mais pas que. En annonçant mardi 27 août la fermeture du site de transformation de tabac France Tabac de Sarlat, et la suppression des 33 emplois fixes, ainsi que l'arrêt du recours à une vingtaine d'intérimaires saisonniers, France Tabac annonce aussi la fin d'une époque.
 
Certes, il y a eu plusieurs plans sociaux, le dernier remonte à 2016. Dans une conjoncture internationale tendue, on savait la santé de France Tabac fragile. Le processus était engagé depuis longtemps, et se traduisait sur le terrain, dans les campagnes.
Les champs de tabac avaient peu à peu cédé la place aux céréales, et l'activité générait de moins en moins d'emplois.
De productrice, la France est devenue peu à peu simple consommatrice.

Pourquoi la fin de l'usine avec Eric Tabanou >

 

Le tabac, un marché qui rapportait

En France, en 2014, le tabac a dégagé un chiffre d'affaires de près de 18 milliards d'euros et a généré près de 14 milliards de recettes fiscales. Marché juteux de la consommation, mais où, historiquement, la France a lentement perdu la main, après avoir produit et transformé l'essentiel de sa consommation en interne.

On se rappelle des très symboliques et tricolores Gauloises et Gitanes blondes qui, après la fermeture du site de Carquefou (44) début 2015, ont été produites en Allemagne et en Pologne.

Seita, le monopole d'État parti en fumée

Privatisée depuis 1995 et filiale du groupe Imperial Tobacco depuis 2008, la Seita (Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes) toute-puissante Régie Nationale qui possédait le monopole de la production de Tabac en France jusqu'en 1970 et celui de sa vente jusqu'en 1976, n'est plus que l'ombre d'elle-même...

La fin annoncée du tabac français

Cinq ans en arrière, l'hexagone comptait encore 1300 planteurs majoritairement en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Alsace.
Dans les années 80, 50 000 tonnes de tabac français était produit par an, contre moins de 5 000 cette année.
Une production agricole qui finit de se consumer, avant de probablement s'éteindre définitivement à l'exception de quelques productions marginales...  

Les fabricants de produits à vapoter indiquent par exemple que le tabac est produit par une quinzaine de producteurs de Dordogne pour en extraire la nicotine destinée à être vapotée.

La fermeture du site de Sarlat, dernier à transformer le tabac brut pour les cigarettiers en France, est le signe de cette extinction.
A l'avenir les français pourront continuer à fumer, mais très probablement plus jamais de tabac made in France...
Un coup dur pour la Dordogne comme en témoigne Laurent Testu, président de la coopérative Périgord tabac > 
 

La Dordogne et le tabac, une longue histoire

Il y a actuellement 176 producteurs sur l’ensemble des 7 départements couverts par Périgord Tabac qui exploitent 250 ha pour une production annuelle de 300 tonnes.
Le rendement est de 3 tonnes de feuilles à l'hectare. 
En Dordogne, 85 producteurs sur 120 ha environ adhérent à la Coopérative Périgord Tabac.

Dans l'exploitation familiale Maury où l'on exploite 2 ha de tabac Burley et où l'on commence la récolte actuellement, on veut croire à la pérennité de cette production. Le GAEC est désormais la seule de la commune de Mazeyrolles qui en comptait une vingtaine dans les années 80.
Et ils ne sont plus qu'une dizaine à produire l'herbe à Nicot dans le canton de Villefranche du Périgord et Domme

 
 
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