Emmanuel Bouscaillou qui aurait été employé par la victime, est le principal suspect du meurtre d'Ildiko Peers de Nieuwburg. Il aurait avoué le meurtre et permis de retrouver le corps de la victime
©France 3 Périgords
L'enquête aura finalement abouti. Les aveux passés par le principal suspect placé en garde à vue auront permis de retrouver le corps de la septuagénaire hongroise disparue près de Bergerac en Dordogne. L'affaire avait débuté le 15 février à Mauzac-et-Grand-Castang, lorsque la disparition de la femme avait été signalée. Le suspect est un homme de 39 ans, Emmanuel Bouscaillou, qui aurait été un ancien employé ayant effectué des travaux au domicile de la victime.
La disparition de la victime avait été signalée à la police par sa femme de ménage. Cette dernière s'était inquiétée de ne plus avoir de nouvelles de sa patronne. Et de trouver inhabituellement sa maison fermée à clé. La vieille femme se déplaçait difficilement, avec une canne, et sa Peugeot 206 était toujours garée devant chez elle. Des faits suffisamment troublants pour que la section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux et le Groupement Départemental de Dordogne ouvrent une enquête pour disparition inquiétante. Mais ni l’appel à témoin, ni les recherches d’une équipe cynophile, ni les traces laissées sur place ne permettent alors aux enquêteurs de trouver l'explication sur la disparition de la vieille dame. Et les recherches menées en Belgique, pays d'origine de son ex-mari n’aboutissent guère non plus. On retrouvera juste des traces de sang sur une béquille, mais non probantes.
Près d'un an et demi d'enquête auront été nécessaires aux enquêteurs pour resserrer les mailles du filet autour d'un homme. Et ce seront les nombreux prélèvements et indices qui finiront par mettre les enquêteurs sur une piste. Celle d'un ancien employé de Ildiko Maria Peers de Nieuwburgh. L'homme a été confondu par ces nombreux éléments techniques et biologiques relevés par les gendarmes sur les lieux. Interpellé jeudi dernier et aussitôt interrogé, il aurait rapidement reconnu les faits, en parlant d'une dispute qui aurait mal tourné. Des faits qui n'ont pas encore été confirmés, ni infirmés par le Procureur de la République du parquet de Périgueuxe n charge de l'affaire, Jean-François Mailhes. Peu importe, les aveux du suspect conduiront effectivement les enquêteurs sur place, quelques heures plus tard. Le corps de la victime sera bien retrouvé dans la nuit de jeudi à vendredi à l'endroit indiqué, enveloppé dans une bâche, enterré en forêt. Les analyses ADN en cours devraient très logiquement confirmer l'identité de la victime.
Notre sujet de Lundi 3 avril
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Un personnage étonnant et romanesque
Ildiko Maria Peers de Nieuwburgh (née Ildiko Maria Von Kavupary à Budapest, en août 1939) était issue de la grande noblesse hongroise. La septuagénaire avait séjourné longtemps en Belgique où elle était arrivée très jeune pour fuir la guerre. Evoluant en compagnie de la noblesse, elle y fera la connaissance personnelle du Roi des Belge et deviendra la protégée de l'archiduc Rodolphe de Habsbourg, le plus jeune fils de Charles Ier, le dernier empereur d'Autriche. C'est même lui qui remplacera le père d’Ildiko, décédé, lors de son mariage avec un aristocrate belge de la famille Peers de Nieuwburgh. Ildiko finira par divorcer, mais elle gardera des liens très forts avec la famille impériale des Habsbourg.
De cette période l'aristocrate conservera de nombreux souvenirs, bibelots, vaisselle, décorations et même une relique de l'empereur Charles Ier d'Autriche-Hongrie béatifié en 2004, dont elle fera don en 2013 à la cathédrale Saint-Front de Périgueux.
Ensuite, la septuagénaire s'était installée dans une modeste mais cossue maison de Mauzac-et-Grand-Castang.
La "Comtesse", comme elle était surnommée dans les environs, n'y était pas passée inaperçue... Se déplaçant avec difficulté au volant de sa Peugeot break, coiffée d'un feutre et gantée de blanc, elle avait fini par être connue de beaucoup dans ce petit coin de Dordogne. Et notamment des restaurateurs des établissements de luxe auxquels elle rendait volontiers visite, seule, pour satisfaire son goût pour la cuisine raffinée locale. Et toujours sans se départir de son vernis aristocratique et d’un caractère bien trempé.