En Dordogne comme partout en France la demande de transport routier augmente mais trouver des conducteurs de camion relève du défi
« L’amour du camion et de la route se perd »
Les patrons d’entreprise de transport routier peinent à faire rouler les camions de leur flotte. On s’arrache les quelques chauffeurs fraîchement sortis des centres de formation. C’est la crise de la vocation. « L’amour du camion se perd » racontent unanimement les dirigeants de la filière. Pourquoi cette désaffection ? Sans doute les conditions de travail difficilement compatibles avec une vie de famille ou personnelle. Sans la passion, il est dur de partir des semaines entières pour les nouvelles générations. La rémunération ? Un conducteur démarre à 1700-1800 euros net auxquels se rajoute des indemnités.La pyramide des âges, avec de nombreux départs à la retraite, participe aussi à cette pénurie alors que, parallèlement, la reprise économique depuis 2017 amène une large augmentation du volume de fret à transporter.
Equation difficile à gérer pour les transporteurs! Il est urgent de trouver des solutions pour éviter de faire appel à des salariés étrangers « low cost » (pays de l’Est pour ne pas les citer).
Philippe Doumen ,des transports du même nom installés à Boulazac depuis 100 ans, recherche pour les mois qui viennent 70 conducteurs qualifiés, dont une partie en CDI, pour répondre aux nouveaux marchés. Ils viendront s’ajouter aux 650 salariés de l’entreprise. Démarche innovante pour cet entrepreneur associé à la profession : susciter les vocations en développant des applications, des jeux vidéo, des séries ayant pour héros : des routiers… tout un programme destiné aux jeunes.
En attendant les retombées de ces actions, l’important c’est de repérer les candidats qui semblent « avoir la fibre » et leur proposer des formations en interne ou en centre spécialisé. L’ensemble des permis et qualifications nécessaires représente un budget important pour les futurs chauffeurs mais des financements et dispositifs existent : les entreprises, pôle emploi, la région, sont là pour les accompagner.
Les centres de formation croulent sous les demandes des transporteurs mais les candidats eux se font rares. Christophe Fauvel, patron de Fauvel Formation raconte la réalité de cette situation.
Cette pénurie touche l'ensemble de la filière du transport et de la logistique. On cherche aussi des chauffeurs par exemple dans les transports scolaires et les transports de voyageurs.