Politique : Clément Tonon, ce proche d’Edouard Philippe veut s’enraciner en Périgord

Aux Eyzies, il fait partie des dix-neuf conseillers municipaux. Dans le département, il multiplie les rencontres pour jeter les bases d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe dont il est l’un des proches collaborateurs.

Quand Clément Tonon arrive en gare de Périgueux, le vendredi matin, son programme ne varie guère. Les rendez-vous s’enchaînent aux quatre coins du département pour discuter, argumenter et convaincre des élus de rejoindre le nouveau parti d’Edouard Philippe. « Il y a un coup à jouer, les Républicains sont en déshérence, le mouvement « En Marche » n’a pas imprimé en Dordogne. Je suis persuadé qu’on peut fédérer autour d’un parti de centre droit avec une figure nationale comme Edouard Philippe. Mon travail c’est de faire vivre cette nouvelle force politique dans le département et de gagner de futures élections » nous confie-t-il. Thierry Cipierre (maire de Coulounieix), Vincent Lacoste (maire de la Douze) et Philippe Ducène (maire de Val de Louyre et Caudeau) se sont déjà laissés séduire. Une dizaine d’autres maires devraient franchir le pas prochainement.Une fois ces rencontres effectuées, direction les Eyzies pour travailler les dossiers dont il a la charge à la mairie. Les quelques heures restantes sont consacrées à l’entretien de la maison de famille avant un retour, le lundi, à la capitale. Clément Tonon a déjà le timing d’un député retrouvant le temps d’un week-end sa circonscription. Pourtant à 28 ans, il ne l’est pas encore, il aurait bien voulu mener campagne dès cette fois-ci, mais il devra patienter.

De Castelnaudary au Conseil d’Etat  

Ses origines périgourdines, il les tient de sa branche maternelle installée aux Eyzies. Son grand-père a occupé le poste de directeur de la chambre de commerce de Bergerac. Sa mère travaillant dans le tourisme, Clément bouge beaucoup Cognac, Albi et Castelnaudary où il fait son lycée. Puis c’est Paris et le grand chelem : HEC, Sciences-Po et l’Ena… A sa sortie de l’Ena, il aurait pu intégrer le Quai d’Orsay. Ne rêvait-il pas enfant d’être ambassadeur à Zanzibar ? « Mais être dans une soupente du ministère à pondre des notes durant trois ans » ne le tentait pas. Il s’oriente donc vers le Conseil d’Etat où il occupe un poste de juge administratif. En parallèle, il côtoie de plus en plus Edouard Philippe qu’il a connu quand il travaillait, alors étudiant, aux discours d’Alain Juppé dans le cadre des primaires. « Le contact était très bien passé et je l’ai recontacté quand il a quitté Matignon » nous confie-t-il.

En 2020, il est élu à la mairie des Eyzies dans l’équipe de Philippe Lagarde qui décroche son cinquième mandat. Un bon poste d’observation, pas trop exposé, qui permet vite à l’impétrant de se familiariser avec les politiques locaux « qui n’aiment pas trop les têtes qui dépassent ». Qu’importe, le jeune élu est investi d’une mission et il la mènera!    

Un mapping et des pépites

Aux Eyzies, il  est en train de mettre la dernière main au mapping  qui illuminera les falaises cet été.  « Il faut continuer à développer l’attractivité touristique, on est quand même sur nos acquis,  glisse t’il, l’hôtellerie gagnerait aussi à monter en gamme. Ca ronronne un peu…» S’il pointe les faiblesses du département, il en mesure aussi les atouts. Lors de son stage - en plein Covid- à la préfecture de Dordogne , il a été impressionné par ces entrepreneurs qui se mettaient tout à coup à fabriquer des masques :  «Il y’a plein de pépites en Dordogne à mettre en avant. Il convient de faire connaître et mettre en lumière toutes ces activités. Il faut créer une équipe Périgord pour contourner le problème numéro un de ce territoire à savoir son enclavement. Il faut aussi aider les gens à s’installer : pour attirer un entrepreneur, il faut prendre soin de sa famille» indique-t-il.  

« On n’est pas obligé de rester au niveau des caniveaux »

Il fait partie de cette jeune génération persuadée que la politique n’est pas condamnée à rester au niveau des caniveaux, du buzz et des invectives. Lors de notre entretien, il est très fier de brandir une nouvelle revue émanant du parti Horizons et pour laquelle il a contribué : « c’est un peu intello,lâche-t-il, mais il faut arrêter de considérer que les gens ne vont pas comprendre. Il faut cesser de prendre les gens pour des imbéciles, ils sont très contents d’avoir des formats exigeants et longs qui parlent à leur intelligence. Ce n’est pas possible de dire : on va leur faire des tweets et des formats de deux pages.»

Récemment, il a participé à un rapport avec Patrick Bernasconi (ancien président du Conseil économique social et environnemental) sur la démocratie participative,  « 50 propositions pour mieux faire participer les citoyens ». Il a aussi monté le think tank Périgord d’Avenir sous la houlette de Jean-Pierre Cubertafon. Biberonné au gaullisme, Clément Tonon voue aussi une admiration à Yves Guéna dont il relit régulièrement les discours. Avec De Gaulle, il a pour point commun d’aimer l’œuvre de Julien Gracq. Il apprécie aussi beaucoup Pascal, l’intelligence absolue pour lui. De quoi, là encore, ouvrir bien des horizons….  

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