Ils sont retraités, artisans, chômeurs, agriculteurs, ils ont entre 18 et 70 ans, parfois plus, ce sont des hommes, des femmes, vivent en ville ou à la campagne... Si il est impossible de dresser un "portrait-type" des gilets jaunes, c'est que tous se sentent concernés par ce ras-le-bol. Rencontres
Ils étaient encore en nombre aujourd'hui, tous très motivés. Pour la plupart, hormis celle de "gilet jaune", ils refusent les étiquettes. Ils ne sont pas de gauche ou de droite, ils ne sont pas urbains ou ruraux, pas syndiqués, pas du privé ou du public, mais tout cela à la fois. Et c'est ce qui montre l'ampleur de la mobilisation, une unité jusque là inédite dans la revendication, des participants venus de tous les horizons et motivés par le même ras-le-bol qui dépasse le plus souvent la simple hausse des carburants.
C'est sans doute la nature de ce mouvement qui échappe aux politiques comme aux syndicats qui est nouveau. Car si l'on a vu des mouvements tels que "Colère 24" réussir à fédérer dans le passé, le mouvement des gilets jaunes a su en plus s'organiser. Comme celui des bonnets rouges. Certes, des débordements et un drame ont eu lieu. Mais sur l'ampleur du mouvement et la quantité de manifestants, il faut bien avouer que le rassemblement a été large et plutôt bien organisé.
Et à entendre la détermination des participants encore aujourd'hui, il se pourrait que le mouvement s'inscrive dans la durée. C'est ce qui ressort des intentions évoquées par les participants aujourd'hui. Quant au soutien populaire dont bénéficie le mouvement, il suffit de circuler et de regarder les tableaux de bord des véhicules croisés pour constater que l'amertume est assez largement partagée.