Record français : en Dordogne 7000 Britanniques ont demandé leur carte de séjour "longue durée"

Environ 8 000 sujets de Sa Majesté résident en permanence en Dordogne. 7 000 d'entre eux ont fait la demande d'une carte de séjour valable 10 ans, essentielle pour garantir leur tranquillité après le Brexit. Un record français.

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Simon Fletcher est un homme heureux. Ce ressortissant britannique vient de recevoir des mains du Préfet de la Dordogne une carte de séjour longue durée, valable 10 ans. Il est le 5 000ème Britannique à avoir reçu ce sésame qui lui permettra de rester dans sa chère Dordogne dans des conditions acceptables. Plus du tout Européen, mais pas complètement étranger non plus.

Depuis le 1er janvier dernier, nos voisins d'outre-Manche qui souhaitent passer plus que des vacances en France sont soumis aux dispositions du droit commun. En tant qu'étranger, ils doivent obtenir un titre de séjour directement en préfecture. C'est le fameux effet Brexit.

Tolérance particulière

Ceux qui étaient déjà sur place avant le 31 décembre dernier bénéficient d'une petite tolérance : eux et les membres de leur famille quelle que soit leur nationalité ont jusqu'au 30 juin 2021 pour demander sur le site du gouvernement la délivrance d'un titre de séjour particulier de longue durée. Un titre valable 10 ans, portant la mention Accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne.

Et le temps presse : à compter du 1er octobre 2021, plus aucune tolérance : tous les ressortissants britanniques seront considérés comme étrangers à la communauté européenne et devront posséder un visa pour rejoindre l'hexagone.

Ils veulent rester en France

La demande pour ce titre particulier a été particulièrement forte en Dordogne. Sur les 8 000 Anglais installés dans le département, 7 000 d'entre eux en ont déjà fait la demande, et l'on vient donc d'attribuer la 5000ème à Simon Fletcher.

C'est qu'ici, à l'image de Simon les anglais ne sont pas que de passage. Actifs ou retraités, ils se sont installés en Périgord par choix, pour la qualité de vie, et pour une bonne partie d'entre eux n'étaient pas favorables à ce Brexit qui leur complique largement la vie.

Le permis de conduire des britanniques de France : kafkaïen !

La reconnaissance mutuelle des permis de conduire a été instaurée par la convention de Vienne du 8 novembre 1968, elle ne dépend donc pas du cadre communautaire, le Brexit est sans effet sur elle et aucun accord spécifique n'a encore porté sur le permis de conduire des britanniques de France.  Le permis des Anglais installés en France est donc valable pendant un an et ceux qui viennent en touriste n'ont pas besoin du permis de conduire international (situation pouvant être différente ailleurs en Europe). Ça, c'est pour la théorie.

Adresses françaises refusées

Mais certains permis anglais doivent être renouvelés. Au bout de 10 ans pour renouveler la photo d'identité, accompagnés d'une attestation médicale tous les 5 ans pour les permis poids-lourd et bus et tous les trois ans pour tous les conducteurs de VL âgés de plus de 70 ans. Et là, il semblerait que ce soit mission impossible avec une adresse française. Même avec une attestation médicale de bonne santé, l'administration reste au point mort des deux côtés de la Manche. De plus, il n'est pas possible de transformer automatiquement son permis de conduire britannique en permis français. Comme le dit cet article de la presse spécialisée : The only legal options are to stop driving or take a French driving test. En clair, arrêter de conduire, ou repasser le permis français. Situation d'autant plus critique pour les retraités britanniques installés en Périgord, qu'ils le sont en zone rurale, là où la voiture est indispensable.

La communauté britannique s'est manifestée auprès des élus des deux pays et a même lancé une pétition, et ils espèrent qu'une solution sera trouvée avant l'été... Pour certains si rien n'est fait à ce moment-là, conduire ou partir, il faudra choisir.

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