En 2018, cinq communes de Dordogne ne percevront plus aucune Dotation Globale de Fonctionnement. Un trou conséquent pour les trésoreries de ces communes sans endettement et donc supposées "riches" par le gouvernement
"La dotation globale de fonctionnement (DGF) constitue de loin la principale dotation de fonctionnement de l'État aux collectivités territoriales" peut-on lire sur le site gouvernemental des collectivités locales.
Une somme payée mais surtout calculée par les services gouvernementaux. Or certaines communes supposées "riches" font depuis plusieurs années l'objet de réévaluations régulièrement à la baisse. Ce qui au final implique que non seulement elles ne toucheront cette année aucune aide de l'Etat, mais qu'elle doivent même parfois reverser de l'argent. Faute de pouvoir comprendre l'extrême complexité du mode de calcul, les élus en viennent à croire qu'ils sont sanctionnés parce que leur commune correctement gérée n'est pas endettée...
C'est le cas pour Saint-Capraise de Lalinde, Le Lardin-Saint-Lazare, Marsac sur l'Isle, Baneuil, Bourg-des-Maisons.
5 communes et un point commun : leur peu d'endettement et des ressources versées par les infrastructures qu'elles accueillent. La zone commerciale à Marsac-sur-l'Isle, le barrage EDF à Saint-Capraise de Lalinde, la papeterie au Lardin-Saint-Lazare, ou la société Polyrey installée à Baneuil.
Ainsi à Marsac où la DGF avoisinait les 230 000 € en 2014, sa suppression en 2018 fait bondir le maire PS. Jean-Marie Rigaud estime qu'il est "puni" de sa bonne gestion, et regrette presque d'être à la tête d'une commune non endettée.
Même régime et même manque à gagner pour le Lardin où la commune doit en outre reverser 8 000 €uros à l'Etat pour 2017. De quoi stopper net les volontés de bonne gestion et de développement économique fulmine son édile Laurent Delage.
A Saint-Capraise de Lalinde "victime" de la présence du barrage EDF et d'une imposition très raisonnable, c'est près de 15 000 €uros qu'il faudra reverser à l'Etat. Alors que la commune ne touche déjà plus de DGF depuis l'an dernier.
Face à ces baisses de ressources, ces communes comme d'autres vont donc devoir endosser le mauvais rôle que leur fait jouer l'Etat. Elle devront soit augmenter les impôts, soit emprunter et s'endetter, soit ralentir drastiquement les investissements (infrastructures et développement) et dans tous les cas limiter au maximum les frais de fonctionnement, de personnel ou de fournitures par exemple.