Minimaliste, nomade, écolo, originale et intelligente, la Tiny house est une maison de poupée qui a le vent en poupe. À Saint-Méard de Gurçon, dans le Sud-Ouest de la Dordogne, Pauline et Romain créent et vendent du rêve sur roues.

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Lui est un Normand, charpentier touche-à-tout. Elle, c'est une architecte, designer d'espace et créatrice de rêve. Avec Ciri et Nola, les mascottes de l'atelier, ils conçoivent et réalisent un habitat du 21e siècle, modulaire, mobile et astucieux dans leur atelier de Dordogne. La maison qui chemine séduit de plus en plus d'amateurs du genre.

La micromaison, c'est la réponse des amateurs de liberté qui étouffent dans une société normée, figée, réglementée, statique et consommatrice. Il y a eu les campeurs des premiers congés payés, les voyageurs au long cours en bateau aménagé, les amateurs de caravanes, de roulottes, de maisons flottantes, de yourtes, cabanons, tipees, mobil-homes et cabanes perchées, les camping-caristes. Il y a désormais les amateurs de tiny houses.


La règle, entre 10 et 45msur des fondations ou des roues, ça dépend. Et l'optimisation maximale de tous les volumes pour ne rien sacrifier au confort tout en restant minimaliste. Un véritable exercice de style directement importé des habitats urbains japonais où la pression immobilière a depuis bien longtemps donné naissance au bloc frigo-four-évier-plaque de cuisson sur 0,5 m2. Qui sert de siège, de table à l'occasion, voire de support de lit.
Les amateurs du genre apprécient surtout de se débarasser du superflu, de se contenter du fonctionnel sans sacrifier à l'élégant, et, le cas échéant, d'échapper aux contraintes de l'habitat fixe (permis de construire, encombrement, taxes et impôts, raccordements, voisinage, météorologie, lassitude, etc).
 

C'est donc la hantise du législateur qui s'évertue depuis des années à faire la chasse à l'habitat alternatif sous toutes ses formes. Débordés un temps par les caravanes, cabanons et mobil-homes crampons (cf le village de Bauduc), pris d'accès de boutons à l'idée d'une yourte habitée à l'année par des hurluberlus qui ne paient pas leur taxe foncière, coincés par des mobil-homes qui ne sont pas immobiliers parce qu'ils peuvent bouger, les fonctionnaires urbanistes, un code civil dans une main et l'argument sécuritaire dans l'autre, tentent de coincer cet ultime rejeton des hyppies modernes en l'enfermant à son tour dans une case législative aussi "tiny" que possible. La poétique micromaison sera désormais une "résidence démontable à vocation d’habitat permanent, définie à l’article R. 111-51 du code de l’urbanisme".

C'est tout le but de la loi du 16 octobre 2019 joliment baptisée Engagement et proximité qui peut enfin épingler ces adeptes qui ont le culot de vouloir installer un habitat alternatif sur leur terrain. Au rebut les camions aménagés, mobil-homes, tipees, yourtes, cabanes et cabanons, sinon c'est l'amende de 500 €uros par jour.

Bon, mais revenons aux micromaisons, et à ce beau village de St Méard de Gurçon. Là au moins, les choses sont faites dans les normes. Pas question de contrevenir à l'environnement, à la sécurité et aux règlementations de tous poils. Pauline et Romain ont repris ce concept de minimaison (tiny house veut dire plus exactement de mini-maison-mimi) d'une triste réalité économique née aux États-Unis dans les années 2010. La crise de l'immobilier a poussé les Américains à quitter leur maisons et à trouver des solutions alternatives, ce qu'a fait Jay Schafer. Annonçant vouloir living big (vivre en grand), et ajoutant : "dans une société qui génère de faux besoins, quelle fierté de parvenir à se contenter de peu !". Sa maison et son livre ont eu un succès immédiat qui a rapidement gagné la France.
En Dordogne, les modèles sont différents, mais l'esprit est bien là, tout est personnalisable, et il y en a pour tous les goûts. Mais pas vraiment pour toutes les bourses. Le bijou, clé en main, s'affiche entre 35 et 90 000 €uros. Pas donné, certes, mais en-dessous du prix d'une maison traditionnelle. Et comme le disait Michel Audiard : "Le prix s'oublie, la qualité reste".

 

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