La grève totale et illimitée vient d'être reconduite par les avocats du barreau de Périgueux aujourd'hui. Ils dénoncent toujours la réforme de leur régime autonome de retraite (excédentaire) qui nuirait aux avocats les moins aisés, et aux services rendus aux publics les plus fragiles.
Réunis en Assemblée Générale ce 11 février, les avocats du Barreau de Périgueux se sont associés au mouvement national de grève de la profession en opposition au projet de réforme des retraites du Gouvernement qui entend supprimer le régime autonome de retraite des avocats.
Le régime de retraite des avocats libéraux actuellement géré par la Caisse Nationale des Barreaux Français. Un régime largement bénéficiaire qui participe à la solidarité nationale en finançant d’autres régimes à hauteur d’environ 100 millions par an.
Selon eux, l’adoption de ce projet conduira à une augmentation importante des cotisations de retraite pour les avocats, pour une pension de retraite moins élevée, de nature à pénaliser les plus jeunes et les moins aisés.
En corollaire, le risque d'un amoindrissement des missions de service public et notamment de celle de l’aide juridictionnelle qui permet d'assurer la défense des plus démunis. Une tâche accomplie jusqu'alors "pour une rémunération dérisoire de l’État".
Ils craignent également la disparition de certains cabinets d'avocats dans les zones les moins "rentables", entraînant un accès à la justice à deux vitesses. Et déplore enfin l'attitude de Mme la Garde des Sceaux qui selon eux rejette injustement la désorganisation du système judiciaire au mouvement de grève des avocats à des "fins de décrédibilisation médiatique".
Ils reconduisent donc leur grève totale et illimitée (hormis pour les mineurs en danger, les mineurs en garde à vue et les ordonnances de protection devant le Juge aux Affaires Familiales), demanderont les renvois de toutes les audiences, devant toutes les juridictions (pénales, civiles, commerciales et prud’homales), de même pour les expertises, et refusent " toutes désignations au titre de la commission d’office par le Bâtonnier, y compris le contentieux des libertés, des gardes à vue, des permanences, des consultations gratuites, des commissions de discipline."