A 25 ans, Raphaël Bossavie est un autodidacte du dessin de presse. Chaque jour ou presque, il caricature l'actualité à l'image de ce que font depuis des années Charlie Hebdo ou le Canard enchaîné. Le jeune Périgourdin expose jusqu'à fin septembre une vingtaine de dessins à la mairie de Trélissac.
Il n'a que 25 ans mais il a déjà plusieurs dizaines de dessins à son tableau de chasse. "Il", c'est Raphaël Bossavie alias Livingston, un jeune Périgourdin passionné de dessins de presse. Depuis 2013, cet autodidacte du crayon, qui n'a jamais étudié dans une école d'art ou de dessin, croque l'actualité politique et les faits divers pour s'amuser et faire rire les autres."Le but c'est toujours de faire réagir les gens, notamment sur une actualité souvent anxiogène. Cela fait du bien", explique-t'il.
Pour ce timide de nature, le dessin va même plus loin que ça. "C'est un exutoire." Mais gare aux censeurs. "Des fois ça ne passe pas et je me prend des petites remarques sur mes dessins, notamment sur les actualités tristes récentes." Après tout, "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui". La célèbre maxime de Pierre Desproges n'a jamais été autant d'actualité pour Livingstone.
L'attentat de Charlie Hebdo, une nouvelle motivation
C'est pourtant après une actualité triste que Livingston s'est fait connaître au delà de son cercle d'amis. Le 7 janvier 2015, la France est sonnée après un attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo. Particulièrement touché par cette nouvelle, Raphaël se met à croquer les victimes au paradis avec un Cabu qui s'exclame "Ah merde les gars ! J'ai oublié les crayons". Le soir-même, cette caricature hommage sera diffusée sur la chaîne de télé LCP parmi une sélection de dessins de presse. "Cela m'a donné envie de continuer", se remémore Livingstone.
C'est aussi à ce moment que le jeune dessinateur commence à être publié, d'abord dans Même Pas Peur, un journal satirique belge, puis dans Psikopat, un mensuel français spécialisé dans la caricature et le dessin de presse. Raphaël a également envoyé de nombreux dessins au Canard enchaîné, sans réponse pour le moment.
Une exposition à la mairie de Trélissac
En attendant cette consécration d'être diffusé dans l'hebdomadaire satirique de référence, Livingstone diffuse ses croquis sur sa page Facebook, qui compte à ce jour plus de 4 400 abonnés. Et qui sait, la notoriété pourrait peut-être venir d'une autre manière. Jusqu'au 29 septembre, Raphaël expose une vingtaine de ses dessins dans le hall de la mairie de Trélissac. Une salle qu'emprunte régulièrement les élus locaux pour aller en conseil municipal. Un comble pour des politiques, qui sont bien souvent les premiers visés par les caricatures de Livingstone.