"C'est du gâchis". Nouveau feu vert pour le projet d'un parc éolien contesté depuis 10 ans

À Champagne-et-Fontaine, dans le nord de la Dordogne, malgré les dix années écoulées, les tensions sont encore vives autour d'un futur parc éolien. Le Conseil d'État vient de donner raison aux porteurs du projet. Une décision qui ne démobilise pas pour autant les opposants sur place.

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"Je trouve que c'est un gâchis pour l'environnement". Face à la perspective vallonnée exposant plusieurs nuances de vert et un décor champêtre, le maire de Champagne-et-Fontaine, Pascal Devars, en appelle à l'approbation du visiteur. C'est ici que le projet d'un parc éolien dont on parle depuis dix ans doit voir le jour.

Le projet prévoit l'érection de cinq mats d’éoliennes de presque 170m de haut. Une aberration, selon l’élu. "Nous avons des habitations un petit peu parsemées. L'État a réduit le périmètre d’implantation des éoliennes à 500m au lieu de la norme européenne qui est au minimum d'un kilomètre".

Dix ans de polémique

C’est le nouvel épisode d’un feuilleton judiciaire de 10 ans. Un feuilleton, que l’on pensait terminé en juin 2023, quand la Cour d’appel de Bordeaux décide l’interdiction des permis de construire des centrales éoliennes de La Rochebeaucourt-et-Argentine et Champagne-et-Fontaine, délivrés par la préfecture en 2019. Le risque sur la biodiversité était trop grand. La cour demandait alors au promoteur de procéder à une demande de dérogation à la destruction d'espèces.

Le 18 novembre dernier, c'est finalement un retournement de situation qui s'est produit. Le Conseil d’État a invalidé en partie cet arrêt et a renvoyé l'affaire devant la Cour administrative de Bordeaux. Un coup dur pour les opposants. Mais le président de Citoyenneté Environnement Périgord, Alain Mary, veut rester optimiste. Le Conseil d'État a relevé, selon lui, des imprécisions. "Ces erreurs de forme sont tout à fait mineures, elles n’entachent absolument pas la nécessité globale de dérogation pour les espèces protégées"

De leur côté, les porteurs de projet saluent la décision du Conseil d'État. "Q Energy se satisfait de la décision du Conseil d’État, qui confirme la solidité du projet. En attendant la nouvelle décision de la Cour Administrative de Bordeaux, les équipes vont continuer de se mobiliser pour faire aboutir ce projet, comme elles le font depuis ses débuts", indiquait l'entreprise dans un communiqué.

Le maire de Champagne-et-Fontaine a encore quelques semaines pour profiter de son paysage familier. Le feuilleton n'en est pas encore à son épilogue. Le projet d'une première installation d'éoliennes en Dordogne sera donc bientôt jugé, à nouveau, par la Cour Administrative de Bordeaux.

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