Contournement de Beynac : le président du département salue "une victoire pour les Périgourdins"

En Dordogne, après la pause estivale, les grands dossiers reprennent du service. L'enquête publique sur le nouveau projet de boucle multimodale du département, rendue publique ce lundi, se montre favorable. Mais encore une fois, ce résultat donne lieu à deux lectures radicalement opposées par les tenants ou les opposants au projet

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Du baume au cœur aux partisans du nouveau projet de boucle multimodale, anciennement déviation de Beynac, porté par le conseil départemental et vaillamment défendu par son président Germinal Peiro. L'enquête publique menée du 9 juillet au 9 août 2024, dont le résultat a été communiqué officiellement ce lundi 9 septembre, se dit favorable au projet, en y adjoignant quatre recommandations principales : suivi de la biodiversité, information des riverains sur les travaux, expérimentation d'une voie à sens unique, et réutilisation des infrastructures en place.

"Une victoire pour les Périgourdins"

 La totalité de cette enquête à consulter ici sur le site de la Préfecture. Cette enquête qui a fait l'objet de près de 4 000 contributions, donne une nouvelle dynamique à Germinal Peiro, plus confiant que jamais dans l'avenir de ce projet.

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À l'issue des conclusions de l'enquête publique favorables à son projet de boucle multimodale, Germinal Peiro se sent confiant sur l'accord de la préfecture ©France télévisions

 "C'est une victoire pour les équipes du département qui travaillent sur ce dossier depuis longtemps. Mais c'est surtout une victoire pour l'ensemble des Périgourdins parce que c'est l'intérêt général qui a primé dans cette affaire contre l'intérêt de quelques particuliers.", se réjouissait ce mercredi matin le Président du conseil départemental de Dordogne sur l'antenne de France Bleu et France 3 Périgords.

Un conseil départemental qui prend les devants en soulignant que les objectifs poursuivis par le nouveau projet "constituent un changement de circonstance", par rapport au projet précédent et "qu’en conséquence, la notion d’autorité de la chose jugée ne saurait lui être applicable". En clair, il ne s'agit pas du même projet que celui précédemment retoqué par la justice et les opposants auraient tort de s'y référer.

Aucune valeur scientifique, ni démocratique

"Ça n'a aucune valeur démocratique !", ripostent ces derniers, en tête desquels Gérard Charollois, président de la Sepanso. "Des avis comme cela sont suscités par les uns ou par les autres. C'est-à-dire que le département de la Dordogne a évidemment mobilisé, ce qui est légitime, ses réseaux, ses amis, ses relations politiques pour faire opiner. Les associations en ont fait autant. Ça n'a aucune valeur scientifique, ni même démocratique, parce que finalement, c'est une question de mobilisation de réseaux.", détricote Gérard Charollois, que ce résultat ne surprend pas.
Et d'ajouter, confiant, " j'ai une vague idée, mais pas si vague que cela, de ce que l'État va décider. Et je vais vous dire, moi, la fin du feuilleton, parce qu'on la connaît un peu : le dernier épisode se fera devant le Conseil d'État."

La balle dans le camp préfectoral

Tous les regards sont désormais braqués vers le numéro 2 de la rue Paul-Louis Courier, à Périgueux. La balle est en effet dans le camp de la préfecture de Dordogne, qui doit maintenant délivrer son avis sur la question. Le préfet dispose de deux mois, jusqu'au 9 novembre 2024, pour statuer, en tenant compte comme il l'entend de l'enquête publique. Une chose est sûre, il ne pourra pas motiver sa décision uniquement sur cette enquête. Et quelle qu'elle soit sa décision, elle fera nécessairement l'objet de critiques.

Le préfet, Jean-Sébastien Lamontagne, s'y attend : l'épineux dossier était déjà sur son bureau à son arrivée en 2021. Et il y a des chances pour qu'il y soit encore, un peu plus épais, lorsqu'il sera appelé à d'autres fonctions.

Plainte contre Germinal Peiro pour abus d'autorité

Hasard du calendrier ou non, le Président du Conseil Départemental voit parallèlement ressurgir une vieille affaire par le biais du journal Marianne en date de ce mardi 10 septembre.

Depuis mars 2023, Germinal Peiro est visé par une plainte pour abus d'autorité. Une affaire qui fait étrangement surface, juste avant que ne soit rendu le rapport de l'enquête publique. Depuis deux ans, l'association "Défendre l'Intérêt Général en Dordogne" l'accuse de ne pas respecter la décision de justice lui ayant enjoint de remettre dans son état initial le chantier de Beynac dans un délai d'un an. Un chantier qu'il avait lancé tambour battant en 2018.

"Je pense que ce n'est pas le hasard, en même temps que la bonne nouvelle dont tous les Périgourdins peuvent profiter" [l'avis favorable de l'enquête publique. NDLR] commentait l'intéressé ce matin sur France Bleu - France 3 Périgords.

L'enquête préliminaire est conduite par la section de recherches de Bordeaux qui doit établir s'il y a ou non infraction. Pour l'heure, rien ne permet encore de l'affirmer et Germinal Peiro n'a toujours pas été entendu à ce propos.

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