Le festival Ôrizons propose ce 12 juin à Périgueux une représentation du Théâtre National Palestinien sur le thème du droit des femmes palestiniennes. Une transposition étonnamment actuelle de la comédie antique dans la Palestine d'aujourd'hui
L’avenir de l’homme est la femme, écrivait Aragon. La femme est l'avenir de l'homme, reprenait Jean Ferrat. Bien longtemps avant eux, 392 ans avant Jésus-Christ, Aristophane écrivait "L'Assemblée des femmes". L'histoire d'un coup d'État, mené à Athènes en cachette, par quelques femmes travesties en homme. À la place de leurs maris, elles vont changer le cours des choses, prendre le pouvoir, remodeler la société, voter et jouir de droits nouveaux.
De la Grèce antique à la Palestine d'aujourd'hui
Près de 2 500 ans plus tard, la comédie antique, satirique et politique s'adapte étonnamment bien au contexte palestinien d'aujourd'hui. Le Théâtre National Palestinien El-Hakawati de Jérusalem-Est a eu l'idée de cette transposition temporelle, conservant la trame, ne modernisant que les costumes et le contexte.
Il y a une double occupation pour les femmes. Il y a une occupation israélienne, qui est dénoncée immédiatement, et une occupation patriarcale archaïque.
Roxana BorgnaMetteuse en scène
Les femmes au pouvoir
L’équipe artistique franco-palestinienne a mené l'intrigue jusqu'à son terme : les femmes proclameront la fin du patriarcat à l'Assemblée, au grand effarement de leurs maris ! La pièce est d'autant plus crédible qu'elle est émaillée de témoignages contemporains de femmes, recueillis en Cisjordanie.
Une double occupation
"Il y a une chose évidente, et c'est la première, c'est la liberté. Évidemment, nous sommes dans un pays occupé", explique Roxana Borgna, la metteuse en scène. Doublement occupé, continue-t-elle en ce qui concerne les femmes, dominées à la fois par l'occupant du pays et par le système patriarcal qui les soumet à l'homme.
Plaidoyer pour le droit des femmes
"La peur a augmenté et la liberté d'expression s'est réduite", explique Iman Aoun, une des comédiennes, donc toute la vie s'est détériorée. La pièce tente, même si elle reste sur le registre de la comédie, de tracer une autre voie, celle où les femmes du pays auraient enfin voix au chapitre. "Dans certains pays, dans la société moderne, il y a déjà eu des femmes chef d'État, en Allemagne, par exemple. Et elle était vraiment bien !", abonde le comédien Firras Farrah. "J'espère qu'en Palestine nous auront la chance d'avoir une dirigeante femme."
Plus d'informations sur le site du festival Ôrizons