Depuis la mise en place de points d’apports volontaires pour les déchets, les incivilités se multiplient en Dordogne. Bornes cassées, dépôts sauvages, le SMD3, syndicat en charge de la gestion des déchets en Périgord a décidé d’augmenter ses tarifs, pour compenser les pertes.
Cette borne, aux abords de Périgueux, a tout simplement été sciée “à la scie sauteuse”, précise Jorisse Lopes. Armé de ses outils, cet agent du SMD3, le syndicat en charge de la collecte des ordures dans le département, va passer la journée à réparer les bornes victimes d’actes de vandalisme. “J’en fais environ quatre chaque jour. Celle-là, ça doit au moins être la troisième fois”, indique Jorisse Lopes.
Dix dégradations par semaine
Depuis la fin de la collecte à domicile et la mise en place de points d’apports volontaires où se trouvent les 10 000 bornes, ces incivilités explosent. “On a des frais qui s’accumulent parce qu’on trouve très fréquemment des poubelles cassées. On constate une dizaine de dégradations par semaine. C’est énorme parce qu’un système d’accès coûte en moyenne 1 000 euros”, avance Pascal Protano, président du SMD3.
Ils explosent le lecteur de carte avec un marteau, voire, ils arrachent tout.
Jorisse Lopes,Agent du SMD3
Même constat d’ailleurs, dans le centre même de Périgueux. Le lecteur, hors-service depuis plusieurs semaines, fait le bonheur des habitants. “Je ne suis peut-être pas une bonne citoyenne, mais comme la borne s’ouvre toute seule, je n’utilise pas ma carte et je fais des économies”, confie Michelle, une grand-mère venue déposer ses poubelles. La septuagénaire se rassure tout de même : “moi, je les mets dedans au moins. Regardez tous ces déchets, les gens mettent n’importe quoi, n’importe comment”.
Abonnements en hausse
Ces coûts, le syndicat a décidé de ne plus les assumer seuls. “On n’a pas d’aide, les seuls revenus du syndicat sont ceux des taxes payées par les gens”, explique Pascal Protano. Le syndicat a en effet annoncé une augmentation de 5 % au 1ᵉʳ janvier 2025 sur les abonnements obligatoires pour déposer ses déchets dans les bornes. “Il y a l’inflation qui représente 2,5 %, mais si on répercute tous les coûts, on serait plutôt aux alentours de 8 % d’augmentation”, affirme le président du SMD3.
Une augmentation qui incombe donc uniquement aux abonnés. “Ce ne sont pas ceux qui sont inscrits qui détériorent. Il va donc y avoir des gens qui vont payer pour les détériorations des autres”, regrette Pascal Protano, sans solution alternative. De quoi raviver, une nouvelle fois, le débat autour des nouveaux modes de collectes de déchets, “plus onéreux qu’avant”, confient certains habitants. Pour Michelle, la question est déjà réglée. “Si on revenait à la collecte comme avant, avec les éboueurs à la maison, on aurait ni dégradation, ni dépôt sauvage”.