Il manque deux professeurs de français au collège de Coulounieix-Chamiers, à la périphérie de Périgueux. Certains élèves n'ont eu que quelques heures de cours dans cette matière, d'autres pas du tout. Ras-le-bol des parents
"Un enseignant devant chaque élève !" Certes, en lançant sa formule choc à la rentrée, le Ministre de l'Éducation Gabriel Attal ne précisait pas "dans toutes les matières et toute l'année", mais on était en droit de l'espérer. Or, au collège Jean Moulin de Coulounieix-Chamiers près de Périgueux, certains élèves n'ont toujours pas rencontré leur prof de français. D'autres, plus chanceux, ont eu droit à quelques heures de cours... et ne savent pas exactement quand ils en auront d'autres.
Là, ce sont trente heures depuis le début de l'année qui sont passées à la trappe !
Séverine, parent d'élève
Retards cumulés
Et de fait, ce sont des dizaines d'heures de cours de retard qui s'accumulent. De quoi ulcérer certains parents d'élèves qui ne tolèrent pas qu'on puisse négliger une matière aussi essentielle dans l'éducation de leurs enfants. " Pour moi, le français étant une matière importante... à la limite, ç'en aurait été une autre, je n'aurais peut-être pas "tilté". Mais là, français, c'est quand même trente heures depuis le début de l'année qui sont passées à la trappe ! En sixième ! " fulmine Séverine, maman d'un des collégiens concernés.
Le Rectorat temporise, sollicite Pôle Emploi... et les bonnes volontés
Le rectorat, sollicité, justifie ce trou de deux enseignants de français dans les effectifs par la conjonction malheureuse d'un congé formation de six mois pour l'un et d'un congé longue durée de huit mois pour l'autre. Dans le premier cas, une annonce via Pôle Emploi aurait permis de trouver un postulant dont la candidature pourrait être validée prochainement. Dans le deuxième cas, c'est une remplaçante déjà en activité sur un autre établissement qui pourrait éventuellement assurer six heures de cours supplémentaires par semaine à Coulounieix-Chamiers. Le tout restant à valider.
C'est pas étonnant qu'on ne trouve pas de remplaçants dans cet établissement-là, comme dans d'autres !
Jonathan Hervieux, secrétaire général CGT 24
Les syndicats pas vraiment surpris
Rien que de très logique là-dedans, dénoncent les syndicats qui mettent en cause les choix du Gouvernement. "Ce qui ne fonctionne pas, c'est la politique de suppression des postes qui est en œuvre dans l'éducation nationale depuis de nombreuses années ", dénonce Jonathan Hervieux, le secrétaire général de la CGT de Dordogne. Une relation causes-effet qui se reproduira l'année prochaine, prédit-il "puisqu'on nous annonce une suppression de 2500 postes d'enseignants sur le territoire français".
Les parents d'élèves en appellent aux enseignants retraités
En attendant, les parents d'élèves voient leurs enfants perdre un temps d'enseignement précieux. Faute de solution rapide apportée par le Rectorat, ils envisagent d'avoir recours à l'expédient déjà utilisé dans le milieux de la Santé et lancent un appel à la bonne volonté des récents retraités. " S'il y a des professeurs à la retraite, ou des professeurs en reconversion qui auraient éventuellement un petit peu de temps à consacrer, ce serait toujours des heures qui seraient comblées en attendant que le Rectorat puisse trouver un titulaire", plaide Hélène Delanoue, présidente de la FCPE.