Diminuer le cheptel bovin pour lutter contre le réchauffement climatique, cette proposition de la Cour des comptes provoque la colère des éleveurs et des bouchers.
La proposition a étonné Yannick Frances, éleveur bovin et vice-président de la chambre d’agriculture de Dordogne. "On nous a attaqués par un biais que nous n’attendions pas du tout" dit-il.
Dans un rapport publié le 22 mai dernier, la Cour des comptes recommande de diminuer les cheptels bovins en France, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Les vaches rejettent, en effet, du méthane, un gaz à effet de serre.
Mais selon Yannick Frances, attribuer une part de responsabilité aux élevages bovins dans le réchauffement de la planète n’est pas juste. "Sur la partie environnementale, l’élevage a fait ses preuves. Les prairies représentent un quart du département, nous stockons du carbone."
Des cheptels déjà réduits en Dordogne
L’éleveur rappelle également que les cheptels bovins connaissent déjà une forte diminution en Dordogne depuis 2010. "Nous sommes passés de 38 000 vaches laitières à 18 000, avance-t-il. Et pour les vaches à viande, de 120 000 à 80 000."
C’est une hémorragie sans précédent. La profession est en train de disparaitre petit à petit et on a l’impression que nos politiques veulent se débarrasser de l’élevage et des agriculteurs.
Yannick Frances, éleveur bovin et vice-président de la chambre d'agriculture de Dordogneà France 3 Périgords
Les bouchers redoutent les importations
La recommandation de la Cour des comptes agace aussi dans les rangs des bouchers. Christian Steinmetz redoute une hausse des importations de viande étrangère pour parvenir malgré tout à satisfaire la demande.
Est-ce qu’on veut de la viande d’importation ou est-ce qu’on veut garder ce qui correspond à notre culture, c’est-à-dire un paysage agricole, un paysage d’éleveurs qui font un excellent travail.
Christian Steinmetz, boucher et charcutierFrance 3 Périgord
En 2022, les importations de viande ont augmenté de 23% par rapport à 2021 en France.