Lundi 2 mai 2022, la femme de 40 ans retrouvée morte à son domicile au nord de Périgueux (Dordogne) a été tuée par son conjoint. L'homme, qui s'est suicidé après les faits, avait été condamné à deux reprises pour des violences conjugales sur la même victime.
La femme de 40 ans, retrouvée morte à son domicile de Champcevinel, près de Périgueux, ce lundi 2 mai, a bien été victime d’un féminicide avant que son conjoint ne se donne la mort par pendaison.
Des coups portés “avec les poings et les pieds"
C’est ce que confirment "les premières conclusions" de l'autopsie, qui "accréditent l'hypothèse d'un homicide conjugal suivi du suicide de l'auteur", a annoncé le parquet de Périgueux dans un communiqué, mercredi 4 mai .
Le décès apparaît en effet consécutif à d'importantes violences exercées par un tiers sur le haut et le bas du corps, comprenant a minima de multiples coups portés avec les poings et les pieds.
Solène Belaouar, procureure de la République de Périgueux
Des violences sur “fond d'alcoolisation”
Lundi 2 mai, vers 8 heures du matin, un homme de 51 ans avait été retrouvé pendu sur son lieu de travail à Coulouniex-Chamiers. Après l’avoir identifié, les gendarmes se sont rendus à son domicile à Champcevinel, où ils ont découvert le corps sans vie de sa compagne.
Selon le parquet, l'homme et la femme, mère de deux enfants, dont une mineure, entretenaient une relation de couple "au moment de leur décès". Cette relation, "initiée il y a une dizaine d'année", a été "émaillée de plusieurs séparations et surtout d'un certain nombre d'épisodes de violences, sur fond d'alcoolisation régulière du couple".
Condamné pour violences conjugales à deux reprises
L'homme avait été condamné à deux reprises pour "des faits de violences conjugales commis sur la même victime, sa compagne décédée lundi", précise le parquet.
En 2014, l'homme avait été déféré et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente du jugement, puis condamné à une peine de 6 mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Périgueux.
Solène Belaouar, procureur de la République de Périgueux
Quatre ans plus tard, en 2018, il a fait l’objet d’une procédure de comparution immédiate pour les mêmes faits de violences conjugales commis en récidive.
Condamné le 6 août 2018 à 12 mois de prison, dont 10 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans, il a été immédiatement incarcéré.
Suivi pendant 2 ans après son incarcération
Après sa sortie de prison, il avait interdiction d'entrer en contact avec la victime durant deux ans. Il a également eu des obligations de soins et de suivre un stage de sensibilisation sur les violences conjugales.
Depuis septembre 2020, l'homme n'était plus suivi par la justice, et le couple s'était remis ensemble. "Dans ce contexte, aucun nouveau fait de violence n’a été porté à la connaissance des autorités depuis cette date", précise le parquet.
Les deux enquêtes distinctes initialement ouvertes, l'une pour homicide volontaire concernant la femme, l'autre pour recherche des causes de la mort s'agissant de l'homme, ont été jointes en une seule confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Périgueux.
