Le CHU de Bordeaux vient de mettre en place une unité pédiatrique "enfant en danger" pour mieux prendre en charge les enfants témoins de la mort d'un ou des deux parents. Un parcours de soin inauguré par Adrien Taquet, le secrétaire d'état chargé de l'enfance et des familles ce jeudi 17 mars 2022.
Chaque année en France, plus d' une centaine de femmes meurent sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints. Les victimes collatérales de ces drames sont les enfants, souvent témoins des violences et de la mort d'un ou des deux parents. Le CHU de Bordeaux a mis en place depuis un mois une unité pédiatrique "enfant en danger", hébergée au sein du Cauva (le centre d’accueil en urgence de victimes d’agression). Un parcours de soin inauguré par Adrien Taquet, le secrétaire d'état chargé de l'enfance et des familles ce jeudi 17 mars 2022.
Dans cette unité, une équipe est désormais dédiée à ces enfants : un médecin pédiatre, une psychologue, une infirmière, une assistante socioéducative. Tous travaillent en collaboration avec des gendarmes, des policiers et des services de justice et du département.
Tout faire dans un même lieu et dans un même temps
L'objectif est de faciliter le parcours médico-judiciaire des mineurs, explique Myriam Marichal, médecin au sein de l'unité : "L’idée est qu’on puisse se transmettre ce dont on a besoin pour être le plus pertinent possible et que l’enfant, lui, n’ait pas à répéter et puisse être pris en charge le plus fluidement possible."
Cette unité travaille également en étroite relation avec l’hôpital des enfants de Bordeaux.
Cela nous permet de travailler encore mieux, et encore plus ensemble que ce soit les pédiatres, les médecins légistes, les psychiatres et puis le parquet pour la partie audition.
Dr. Marion BailhacheCheffe des urgences à hôpital des enfants de Bordeaux
Une salle d'audition se trouve dans l'unité pour recueillir les paroles des enfants. Elles sont enregistrées par des policiers et des gendarmes. S'y trouve également une salle d’examen où ils sont auscultés. L'objectif est de tout faire dans un même lieu et dans un même temps.
"Les enfants n’auront plus à être "trimballé" entre le commissariat ou la gendarmerie et revenir en milieu hospitalier. Cette prise en charge judiciaire et médicale se fait dans une même unité de temps et de lieu", indique Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux.
Une prise en charge essentielle quand on sait que les adultes maltraitants sont fréquemment des enfants maltraités. L’an dernier le Cauva a accueilli près de 2000 mineurs victimes.