Le procès s'est ouvert ce mercredi 18 décembre 2024 devant la cour d'assises de Seine-Maritime. L'homme de 63 ans est soupçonné de s'être acharné sur sa compagne le 8 juin 2021 à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen. Était-il conscient de ses actes ou dans un état de folie au moment des faits ? La question du discernement est au cœur de ce procès qui doit durer trois jours.
Sur le banc des accusés, François F. C'est lui qui a donné l'alerte aux policiers le matin du 8 juin 2021. Lorsque les forces de l'ordre arrivent vers 9h30 dans l'appartement de Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), au nord de Rouen, ils découvrent une mare de sang et un corps sans vie présentant des plaies par arme blanche. Deux couteaux sont encore plantés dans le dos de la victime qui n'habitait pas le domicile.
Trois couteaux utilisés pour tuer sa compagne
Originaire de Montville (Seine-Maritime), Karine L. avait 46 ans. Elle était la compagne de François F. Au premier jour de son procès devant la cour d'assises de la Seine-Maritime à Rouen, l'auteur a expliqué avoir voulu faire taire sa compagne.
Alors qu'il coupait un gâteau, il a d'abord poignardé deux fois sa victime au cou avant d'aller chercher deux autres couteaux dans la cuisine. Il s'acharne sur sa victime et se blesse à la main.
S'il admet avoir tué sa compagne rencontrée en 2004, l'accusé concède une dizaine de coups de couteau tout au plus. Sauf que les investigations ont révélé que 221 coups de couteau avaient été portés à la victime, pratiquement "décapitée" selon la présidente de la cour d'assises. Le féminicide est d'une sauvagerie inouïe.
L'accusé avait fait un séjour en hôpital psychiatrique avant le meurtre
Pourquoi François F., cet homme de 63 ans bien inséré socialement et sans antécédents judiciaires, a-t-il commis un crime aussi atroce ? La cour s'est penchée sur son profil et son état dépressif. Il sortait quelques jours plus tôt d'un séjour de près de deux mois en psychiatrie au centre hospitalier du Rouvray.
Sa relation de couple avec la victime placée sous curatelle était chaotique, marquée par des épisodes de très fortes tensions. Un père aimant et doux, bon travailleur, décrit aussi comme violent et paranoïaque. "Mon client est en proie à une extrême fragilité psychologique. Le début des débats l'a démontré. Il a une médication qui est extrêmement lourde", explique l'avocate de François F., Me Herveline Demerville.
Dans quel état était François F. au moment du meurtre ? Lui parle d'un coup de folie. Or, les analyses toxicologiques juste après les faits ont mis en évidence une dose normale de son traitement. "Nous attendons une reconnaissance de sa responsabilité et qu'il n'échappe pas au système judiciaire par suite médicale", plaide l'avocate de la famille de la victime, Me Muriel Gillette.
Était-il conscient ? Son discernement était-il aboli ou bien altéré ? C'est ce qui sera débattu lors de ces trois jours de procès.