Exaspéré par les automobilistes qui ne respectent pas les limitations de vitesse près de chez eux, un couple décide de les tromper en déguisant leur boîte aux lettres en radar automatique devant leur habitation à La Douze, en Dordogne.
À s'y méprendre. Des rayures jaunes et noires encerclent le boîtier, soigneusement posé sur l'un des piliers du portail de la maison. À première vue, tout semble indiquer la présence d'un véritable dispositif de contrôle de vitesse. La lueur qui émane de l'intérieur donne l'illusion d'une caméra scrutant attentivement les automobilistes. Pourtant, il n'en est rien...
Boîte aux lettres déguisée
La bonne idée. Gérard Moumon, habitant de la petite commune rurale de La Douze, en Dordogne, a déployé son ingéniosité pour inciter les conducteurs à modérer leur allure le long de la route départementale qui borde sa propriété. Sa solution ? Transformer sa modeste boîte aux lettres en un faux radar automatique.
Éviter les accidents
Le dispositif est déjà utilisé dans certaines communes. "Ma femme a eu l'idée en voyant un distributeur à pizzas déguisé en radar, raconte le retraité périgourdin. On a regardé sur internet, et on a trouvé ces autocollants."
Sur la départementale qui traverse la commune, la vitesse est limitée à 70 km/heures, puis réduite à 50 à l'approche d'une école élémentaire. "Mais ça roule trop vite, déplore-t-il.
La mairie a fait un contrôle et 70 % des gens qui passent ne respectent pas ces limitations, surtout les matins à l'embauche ou le soir.
Gérard Moumon,habitant de la Douze (24)
Avec leur radar factice, le couple de sexagénaires espère pousser les automobilistes à lever le pied. Pour éviter les accidents surtout. "On a une aire de camping-car derrière chez nous et la sortie se trouve dans le virage juste après, c'est dangereux, pointe Gérard Moumon. Puis certains n'hésitent pas à doubler aux abords de l'école, pour l'instant, il n'y a pas eu d'accident, mais bon..."
Faux radar vandalisé
Mais l'idée ingénieuse du Périgourdin ne plaît pas à tout le monde. La boîte aux lettres a été vandalisée dès ses premiers jours. "La première fois, elle est restée une petite semaine et après, on l'a retrouvée sur le terrain, par terre. Cette fois-ci, on l'a boulonnée pour pas qu'on nous l'enlève."
Sollicitée, la mairie de la commune de La Douze se retrouve impuissante, la route appartenant au département. En attendant, la municipalité a fait la demande de l'installation d'un radar pédagogique ou de coussins berlinois. "Pour l'instant, ça n'a pas porté ses fruits", regrette Gérard qui souhaite que la vitesse sur le tronçon soit abaissée à 50 km/h.