La lutte contre le moustique tigre passe par l'installation des pièges à phéromones distribués aux habitants

À Boulazac (24), la mairie a distribué des pièges à moustiques tigre à tous ses habitants. Contenant des phéromones, ils permettent de piéger les femelles et ainsi de limiter la prolifération de l'espèce susceptible de véhiculer des maladies tropicales dans le sud ouest.

Michel et Roselyne Léonce vivent à Boulazac (24) dans une maison disposant d’un jardin et d’une terrasse. Comme bon nombre de Français, ils ne sont pas épargnés par les moustiques, notamment celui que l'on a l’habitude d’appeler le moustique tigre. "J’étais embêtée depuis plus d’une semaine", explique la retraitée. "J’en avais marre de toujours me gratter."

Empêcher la prolifération

Ils bénéficient désormais d'un piège à moustiques tigre. Il leur a été donné gratuitement par la mairie. Au total, en deux jours, 1 500 pièges ont été distribués aux habitants.

Il y a des phéromones qui vont, par leur odeur, attirer la femelle moustique

Jean-François Pinson

Maire adjoint de Boulazac

"Dedans, il y a un sachet avec à l’intérieur quatre produits", détaille Jean-François Pinson, le maire-adjoint de Boulazac, en charge des finances.

Puis, il précise : "Il y a des phéromones qui vont, par leur odeur, attirer la femelle moustique. Puis, après, il y a trois insecticides qui sont censés tuer les larves".

Le piège vise donc spécifiquement les femelles pour éviter qu’elles ne se reproduisent. Cette opération a été lancée en partenariat avec l’Agence régionale de Santé. Celle-ci est en effet en charge de surveiller et de lutter contre la prolifération des moustiques.

L’ARS rappelle que "le moustique tigre (Aedes albopictus) est implanté en France métropolitaine depuis 2004 et poursuit son expansion. Sa présence génère un risque pour la santé lorsqu’une personne malade de la dengue, du chikungunya, ou du Zika rentre sur le territoire en provenance d’une région tropicale".

Elle a ainsi missionné quatre opérateurs pour déployer des pièges sur des sites stratégiques. Mais cette fois-ci, à Boulazac, ce sont les habitants qui sont associés au processus.  

Associer les habitants à l'expérimentation

Avec le piège, ils ont donc reçu un questionnaire qu’il est important de remplir afin d’enrichir l'expérimentation. "Tous les quinze jours, on doit vérifier le nombre de moustiques", explique cet habitant, et vérifier "s’il y a des larves ou pas".

"Le piège est efficace pendant trois mois. Et, au bout de cette échéance, on le ramène avec le questionnaire rempli", complète-t-il.

Dans la mesure où ce piège ne s’attaque qu'aux femelles, vous ne serez pas complètement débarrassés des moustiques.

Il convient donc de garder les bons réflexes qui évitent de les attirer. Par exemple, soyez vigilants, ne pas laisser d’eau stagnante (dans un pot, une coupelle ou une cuve) dans votre jardin.