S'estimant avoir été mal représentée, la ville de Périgueux ouvre son propre office de tourisme et reprend la compétence confiée jusqu'alors à l'agglomération du Grand Périgueux. Tensions
Abondance de biens ne nuit pas... sauf s'ils se concurrencent. Et ce pourrait être le cas à Périgueux, désormais doté de deux offices de tourisme. Le premier est géré par la communauté d'agglomérations du Grand Périgueux depuis 2017. Le deuxième vient officiellement d'ouvrir ses portes ce vendredi 6 janvier 2023 à l'initiative de la ville de Périgueux. Nouvelle illustration des relations tendues entre les deux entités, chacune reprochant à l'autre de trop "tirer la couverture" à elle.
Reprendre la main
Ce nouvel office de tourisme de la ville, explique la maire Delphine Labails, est un moyen de reprendre la main sur sa communication touristique et de se recentrer sur les atouts propres à la ville, notamment le patrimoine bâti historique du centre-ville. L'attitude normale d'une cité touristique, ajoute-t-elle.
Pas de dépense supplémentaire
La ville estime que l'image du Périgueux historique avait été insuffisamment portée depuis cinq ans par l'office de tourisme du Grand Périgueux. Et ce, alors qu'elle le finançait à hauteur de 417 000 euros annuels. Elle demande donc à l'agglomération de lui reverser cet argent pour financer, à somme équivalente, sa nouvelle vitrine.
Office de tourisme pour résidents locaux
Pas de concurrence, explique-t-elle, mais la volonté de se réapproprier la communication. Et aussi d'élargir l'offre de services aux habitants locaux. Ces derniers sont invités à redécouvrir leur ville, à en partager les richesses, voire à en devenir les ambassadeurs.
Tout le monde n'est pas passionné par les escaliers tournants de la période Renaissance
Jacques Auzou, président du Grand Périgueux
Offre touristique hors-Périgueux
Jacques Auzou, président du Grand Périgueux, parle d'un "divorce" qui ne le prend pas au dépourvu. Même sans Périgueux, "son" office de tourisme aura toujours de quoi séduire les touristes. Quitte à proposer les services des professionnels bien au-delà de la ville de Périgueux. Montignac, Lascaux, Sarlat, Hautefort ou Terrasson, le but pour lui est bien de "fixer les touristes le plus longtemps possible sur le territoire", sans exclusive sur la ville-préfecture. Et à la question : est-ce qu'au final ce ne sont pas les habitants qui sont perdants si la ville et l'agglo ne rament pas dans le même sens, Jacques Auzou de répondre, "il faut poser la question à ceux qui ont voulu divorcer. C'est un peu comme la vie de couple, on ne sait jamais qui est le perdant."