L'Union des maires de Dordogne tient son congrès départemental dans un contexte de crise générale provoquée par une baisse des dotations.
La fonction est délaissée tant l'exercice est difficile.
A cinq mois des municipales, de plus en plus de maires ne se représenteront pas.
Déserts médicaux, scolarisation, ou encore loi sur l'urbanisme : le ras-le-bol est général.
Après trois mandats, le maire de Simeyrols Vincent Flaquiere ne se représentera pas.
Il pointe du doigt un manque de reconnaissance.
"19 ans de mandat, c'est long. On ressent de plus en plus que nous devenons des fonctionnaires bis de l'Etat. Nous n'avons plus cette faculté d'interagir avec la population."
Une majorité d'édiles partagent le sentiment de lassitude.
François Roussel, maire de Neuvic depuis 1983, explique que la fonction s'est peu à peu dégradée :
"Les maires ont de plus en plus de tâches. Les circulaires, si on n'est pas complètement dans le bain juridique, ça devient difficile !"
"Les communautés de communes ont pris petit à petit le pouvoir au maire et à son conseil municipal."
Le blues des maires ruraux n'est toutefois pas général.
Certains jeunes élus gardent espoir, motivés par l'envie d'agir.
C'est le cas de Véronique Chabeyrou qui briguera un second mandat en mars prochain à Mensignac.
"Six ans de mandat, c'est long et court à la fois pour monter des projets et les mener à bout, j'ai envie de continuer."
Une fonction appréciée mais peu convoitée
65% des habitants de Nouvelle-Aquitaine estiment que le maire est l'élu le plus populaire selon un sondage Odoxa pour franceinfo, France Bleu et la presse en région.
Mais si le maire est apprécié de ses concitoyens, peu sont séduits par la fonction : 84% des personnes interrogées ne souhaitent pas se présenter dans leur commune.
Une loi pour revaloriser la fonction d'élu local
Le projet de loi "Engagement et proximité", actuellement en discussion au Sénat, prévoit d'améliorer le quotidien des maires.
Les indemnités des élus des petites communes seraient revalorisées.
D'autres dispositions sont envisagées comme la prise en charge des frais de garde des enfants lors des réunions ou le droit à la formation.
Le texte sera voté le 22 octobre.