"On a de plus en plus de cas". Les falaises de Dordogne davantage fragilisées par les aléas climatiques

L'effondrement d'un pan de falaise à Excideuil, le 2 février, rappelle le danger que représentent les roches suspendues au-dessus des routes et habitations en Dordogne. Le travail de sécurisation des falaises est titanesque.

Par chance, l'effondrement d'un pan de falaise à Excideuil, en Dordogne, le 2 février, n'a fait aucun blessé. Des tonnes de roche ont envahi en quelques instants la route départementale 76, coupée jusqu'à nouvel ordre. L'évacuation des blocs et les études à mener pour sécuriser la falaise endommagée demanderont du temps.

Car les falaises de Dordogne sont fragiles. Les roches calcaires s'effritent facilement. Et les  aléas climatiques semblent accélérer l'érosion, au risque de voir se multiplier de tels effondrements.

"Il suffit de pousser avec les mains pour que ça tombe"

Suspendus à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du vide, des ouvriers spécialisés s'attaquent à la sécurisation d'une falaise surplombant la route départementale à Vitrac. Ils effectuent une purge manuelle.

"On utilise des cannes de purge pour éjecter les cailloux dangereux ou un pied de biche. Parfois, la roche est tellement en équilibre qu'il suffit de pousser avec les mains pour qu'elle tombe", explique Dominique Derrien, chargé d'affaires à RTS, une entreprise missionnée par le département de la Dordogne pour effectuer ce chantier de sécurisation.

Fortes pluies et fortes sécheresses à répétition ont-elles un impact sur la fragilité des falaises ? Oui, selon Jean-Michel Magne, vice-président du Département chargé des routes et des mobilités.
"On a de plus en plus de cas. Ces travaux sont liés aux aléas climatiques, avec des roches qui subissent gel et dégel. Elles se fissurent. La répétition des pluies fortes aggrave ces fissures", explique l'élu.

Le danger des falaises privées non entretenues

À ce risque climatique, s'ajoute celui de l'entretien des falaises privées. En Dodogne, elles sont très nombreuses à surplomber les routes. Le coût des travaux de sécurisation, comme les purges manuelles, la pose de clous ou de filets métalliques de protection, sont très importants. Une facture impossible à payer pour certains particuliers. 

"Le département, en charge du réseau routier départemental, n'a pas les moyens financiers de se substituer aux particuliers", ajoute Jean-Miche Magne.

Parfois, il faut fermer la route comme à Domme où les effondrements sont permanents.

Jean-Miche Magne,

vice-président du département de la Dordogne en charge des routes et des mobilités

Un autre facteur entre en jeu dans l'effritement des falaises : la circulation des poids lourds en contrebas. "Leurs vibrations se transmettent à la roche, pouvant provoquer effritements ou effondrements", précise le vice-président du département en charge des routes et des mobilités.

L'effondrement de la Roque-Gageac dans toutes les mémoires

Si le récent effondrement d'Excideuil n'a fait aucun blessé, le Périgord reste marqué par le drame de 1957. Le 17 janvier, tout un pan de falaise s'écroule en contrebas sur le village de la Roque-Gageac. 2500 m³ de roche calcaire tombent sur les habitations. Six maisons et une grange pulvérisées : trois corps sont retrouvés dans les décombres.

Il faudra alors dix ans de lourds travaux pour sécuriser la falaise. Et plusieurs décennies après, en janvier 2011, de nouveaux travaux colossaux seront nécessaires après un nouvel effondrement. Preuve, s'il en fallait, que le danger est toujours présent à proximité de ces falaises qui font aussi la beauté et l'attrait touristique du Périgord.

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