"On ne peut pas se permettre de supprimer des terres." Ils dénoncent l'expropriation d'un agriculteur au profit de la construction d'un lotissement

Dans la commune du Sourzac, en Dordogne, un projet municipal de construction d'un lotissement sur une parcelle exploitée par un agriculteur crée toujours des tensions. Dimanche 4 août, une nouvelle mobilisation était prévue, la troisième, depuis l'ouverture des discussions.

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Le feuilleton s'étale déjà sur plusieurs mois. Depuis octobre 2023, dans la commune de Sourzac, en Dordogne, riverains et associations sont vent debout contre le projet municipal d'expropriation d'un agriculteur. Dans le projet, ses parcelles seraient transformées en lotissement résidentiel. Moins d'un an avant la première mobilisation, un nouveau rassemblement était initié, dimanche 4 août, pour s'opposer à la destruction d'une "terre agricole de très bonne qualité".

Préserver les terres

À terme, la mairie prévoit la construction d'une quinzaine de logements sur une parcelle située entre la route Rosa Parks, Georges Brassens et Jean Ferrat. Ces 2,5 hectares sont aujourd'hui exploités par Thierry Feytout, producteur de colza. Si le projet aboutit, lui et le propriétaire des terres seront expropriés. "Quand on voit tout ce qui se passe dans le monde agricole, on ne peut pas se permettre de supprimer des terres", peste Christophe Petitbreuil, membre de l'association d'opposition Touche pas à ma campagne, spécialement fondée pour dénoncer le projet. 

On a une terre agricole qui est très facilement irrigable. Elle est à haut rendement, on a fait la récolte de colza il y a quelques semaines. 

Philippe Petitbreuil

membre de l'association Touche pas à ma campagne

À la préservation des terres, les opposants au projet dénoncent également un projet "peu viable"."On voit qu'il n'y a rien de prévu sur la parcelle, on peut se croiser qu'à une voiture. Si vous mettez quinze maisons sur ce lotissement avec deux voitures par foyer, ça fait trente voitures en plus, ce n'est pas possible, c'est source d'accidents", ajoute-t-il.

Même son de cloche du côté de la Sepanso, qui déplore une "artificialisation et bétonisation" des sols grandissante, au détriment d'espaces naturels agricoles. "Que fera-t-on plus tard pour avoir du blé, des céréales ? On les importera de Chine peut-être vu que c'est très à la mode actuellement ?", ironise la vice-présidente Josette Charenton. 

Répondre à la crise du logement

Dans un communiqué appelant au rassemblement, les deux associations pointent la "menace d'un déséquilibre social et environnemental" sur la commune et surtout le manque de transparence de la municipalité.

Regrouper l'habitat sur un seul et même endroit dans un moment où on essaie de réduire les zones d'emprise urbaine, ça éviterait des travaux d'assainissement, d'électricité ou d'eau.

Philippe Perlumière

maire de Sourzac

Des arguments difficiles à entendre pour Philippe Perlumière, le maire de Sourzac, qui voit de son côté un projet qui répondrait en partie "à la crise du logement" traversée actuellement. "Ces lotissements, c'était un atout pour la commune, pour la vallée, pour tout le territoire, insiste l'élu. Permettre à des classes moyennes d'accéder à la propriété, c'est aussi libérer des locations, car on a aujourd'hui un déficit de logement avec des personnes qui sont hôtesses de caisse, aides à domicile, enseignants…"

"Pas de perte de terre agricole"

D'autant plus que l'édile dément la perte de terrain agricole. "On avait une parcelle classée constructible qui faisait quatre hectares que nous allons rendre à l'agriculture dans le prochain PLU de la fin de l'année, tempère-t-il. On rendra une parcelle constructible à l'agriculture et celle-là deviendra donc inconstructible pour le futur, donc on ne perd pas de terre agricole."

Malgré les justifications apportées par la mairie, les associations ne démordent pas. Un recours en justice a été entrepris contre l'arrêté préfectoral afin de classer ces parcelles comme d'intérêt général. "Nous voulons aider à la préservation des terres agricoles nourricières, non seulement pour les propriétaires et les riverains, mais aussi pour les générations futures", argue la Sepanso. Elle demande l'arrêt complet du projet en cours. 

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