Le célèbre fabricant de ballerines, installé à Saint-Médard-d'Excideuil en Dordogne, commercialise depuis mai des chaussures qui ne comportent aucun composant d'origine animale. Une manière pour la marque, dont la survie a été un temps menacée, d'élargir sa clientèle.
Difficile de percevoir le changement à première vue... et pourtant, Repetto opère une petite révolution de son célèbre modèle "cendrillon", créé, à l'origine, à la demande de Brigitte Bardot. Celui-ci se décline désormais en version végane. Si le design est quasiment inchangé, la révolution tient dans les matières utilisées.
Dans ces chaussures, commercialisées depuis mai, au même prix que leur version en cuir (comptez 260 € tout de même), vous ne trouverez aucun composant d'origine animale. La semelle, par exemple, est composée à 95 % de caoutchouc véritable. Le reste est issu d'un ingrédient plus surprenant : de l'écorce de riz de Camargue. Secret industriel oblige, Repetto est en revanche moins prompt à donner le détail des matières utilisées pour les éléments principaux de la chaussure.
Des chaussures plus faciles à travailler
Et ce nouveau modèle a déjà une conséquence pour la centaine de salariés qui fabrique des ballerines à l'usine de Saint-Médard-d'Excideuil : "elle est beaucoup plus souple, donc beaucoup plus simple à travailler et à détourner. C'est bien plus pratique pour nous", avance Malaury Verdier, couturière.
Six personnes ont été recrutées depuis janvier pour travailler au développement de ce nouveau modèle. La marque, installée depuis 55 ans en Périgord, tente ainsi d'assurer sa pérennisation sur le site de Saint-Médard-d'Excideuil, dont la survie a été un temps menacée. L'entreprise a en effet connu en mars 2021 un plan social d'ampleur qui a vu la suppression d'une trentaine de postes, sur les 140 que comptait le site périgourdin. Conséquence d'une baisse d'activité importante en raison de la crise sanitaire notamment.
Une alternative au cuir
Repetto a pour objectif de concevoir 80 % de ses chaussures en matière végétale d'ici trois ans. Une opportunité de s'ouvrir à une nouvelle clientèle, plus jeune et attentive aux questions de bien-être animal. "En ce qui concerne la mode et l'habillement, deux tiers des Français prennent en considération les engagements des marques en matière de durabilité. Il est donc très important pour nous de proposer une alternative au cuir, au vu de ces nouvelles préoccupations", indique Laurence Lévy, directrice générale de Repetto.
Des préoccupations partagées par les stars. Car après Brigitte Bardot en son temps, c'est désormais la chanteuse et actrice américaine Jennifer Lopez qui a fait sien le modèle Cendrillon de la marque, mais cette fois dans sa version végane, comme le montre cette photo prise dans les rues de Paris en juillet dernier.