En perte de rentabilité depuis plusieurs mois, le fabriquant de chaussures haut-de-gamme veut se séparer d'une cinquantaine d'emplois dont la majeure partie sur le site de fabrication de Saint-Médard-d'Excideuil. L'administration se prononcera sur le Plan Social la semaine prochaine.
L'entreprise de ballerines de danse et de chaussures de luxe née à Paris en 1947 a connu des jours meilleurs. Depuis trois ans selon la direction, la rentabilité n'est plus au rendez-vous. Ce qui l'a conduit à prendre en octobre dernier une décision redoutée depuis longtemps par les 140 salariés du site de Saint-Médard d'Excideuil en Dordogne.
Le 10 novembre suivant, le Préfet officialisait l'information, un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) se mettait en place visant à se séparer d'une cinquantaine de salariés sur tous les sites et dans tous les secteurs d'activité, dont une trentaine rien que pour le site de Dordogne.
Les salariés, mais aussi le Département et l'État se sont émus de la décision qui touche une vitrine emblématique du savoir-faire français, dans une filière du cuir de luxe qui fait l'orgueil du Périgord.
Reste qu'un plan social, ça se discute en théorie avec les partenaires sociaux. Et en l'occurence avec la CFDT majoritaire. Las, après des semaines de discussion, en novembre c'était le constat d'échec. Le PDG Jean-Marc Gaucher et la CFDT n'ont pas réussi à tomber d'accord, le syndicat dénonçant en vrac un manque de moyens flagrant du PSE, l'absence de possibilité de reclassement local, et même le manque de motivation de la direction pour relancer l'activité.
De son côté, Jean-Marc Gaucher a visiblement mal reçu la critique. Sauveteur de la société au bord du dépôt de bilan en 1999, c'est lui qui a emmené la petite marque française au sommet en y associant des grands noms de la mode tels qu'Issey Miyake, Yohji Yamamoto ou Karl Lagerfeld. Une image qui a permis d'ouvrir une vingtaine de boutiques de la marque, allant jusqu'aux États-Unis en 2015.
Le sexagénaire par ailleurs créateur de l'École des Métiers du Cuir qui a commencé comme technicien son pour TF1, businessman autodidacte et ancien PDG de Reebok France ne veut pas se laisser traiter ainsi. Il rétorque que son plan propose 800 000 €uros pour le reclassement et les primes de licenciement de 50 personnes ainsi que le recours à un cabinet de reclassement.
À quoi il ajoute que la marque a encore un joli chemin à parcourir avec les 110 employés restants, alors que l'entreprise s'apprête à une mutation digitale et à investir le marché des plateformes en ligne internationales.
Pour l'heure et faute d'accord avec les syndicats, le plan social de sauvegarde (PSE) sera directement négocié entre Repetto et la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l’emploi) qui planche sur le dossier depuis fin décembre. L'instance devrait rendre ses conclusions lundi 18 janvier prochain.