Treize jours après l'agression de quatre des leurs à Viry-Chatilllon dans l'Essonne, quelques centaines de policiers en civil se sont rassemblés hier, vendredi soir, un peu partout en France. Le mouvement s'étend. Après Bordeaux, Périgueux, à son tour, a vu un rassemblement spontané de policiers.
Ils étaient une quarantaine, hier soir, vendredi, vers 21h30 à se retrouver en soutien à leurs collègues agressés. Ils ont entonné la Marseillaise. C'est une première à Périgueux, en Dordogne explique France Bleu Périgord.
Le mouvement fait tache d'huile depuis lundi avec des rassemblements notamment à Bordeaux, Lyon, Lille, Toulouse, Nancy, Toulon, Nice ou encore Marseille.
Il fait suite à une violente attaque au cocktail Molotov d'un véhicule de police à Viry-Châtillon (Essonne), le 8 octobre. Lors de cette agression, un adjoint de sécurité de 28 ans a été très grièvement brûlé. Il est toujours hospitalisé, plongé dans un coma artificiel mais n'est plus sous assistance respiratoire. Sa collègue, une gardienne de la paix de 39 ans, également grièvement touchée, a quitté l'hôpital mardi soir.
A Paris, d'où le mouvement est parti, quelques centaines de policiers se sont rassemblées par petits groupes, sous la pluie, devant la cathédrale, hier soir peu après 21h30. Certains arboraient leur brassard orange. Ils ont entonné une marseillaise. A chaque sirène de police qui passait à proximité, ils applaudissaient.
"Les vraies revendications sont liées à la façon d'exercer notre métier", explique Christophe ( il donne un faux prénom comme ses autres collègues interrogés), 38 ans dont 16 dans la police. Réclamant "une réforme de la légitime défense", ce brigadier qui travaille en Seine-et-Marne estime qu'il faut "faire changer la peur de côté".
"Tous les flics de France ont peur de sortir leur arme".
"On ne demande pas un permis de tuer mais le texte n'est plus adapté à la délinquance
d'aujourd'hui", "vous saviez que la loi est la même pour un civil comme un policier?", relève Eric, brigadier chef de 47 ans.
Emilie, gardien de la paix de 25 ans à Paris, demande à être plus "soutenue par la hiérarchie": "Quand on est blessé sur une intervention on n'est pas entendu".
Ne se réclamant pas des syndicats -"on est mal représentés, les délégués ne connaissent plus la réalité du terrain"- elle souhaite "une réforme pénale".
C'est ce qui "pourrait mettre fin au mouvement qui est parti pour durer", "on peut nous mettre tous les moyens, tous les effectifs, si les peines ne sont pas appliquées ça ne va rien changer", renchérit à ses côtés Joséphine, 30 ans, gardien de la paix à Paris depuis 6 ans.