Au pays de Cyrano, ils sont quatre à batailler pour l'issue finale, le fauteuil de maire. Ils sont sur le plateau de France 3 pour débattre de leur projet pour Bergerac en Dordogne.
Ils sont donc quatre pour ce second tour à vouloir conquérir Bergerac en Dordogne. Jonathan Prioleaud, le dauphin du maire sortant Daniel Garrigue, âgé de 35 ans. Il doit faire face à trois adversaires, le socialiste Fabien Ruet, soutenu par les Marcheurs et le PRG. En lice aussi, Julie Tejerizo, la représentant du parti communiste et sa liste associée à EELV, LFI et le candidat du Rassemblement national Robert Dubois.
Il va leur falloir séduire les abstentionnistes du premier tour : 61,4 % de l'électorat.
Jonathan Prioleaud a été adoubé par le maire sortant Daniel Garrigue (DVD) qui ne souhaitait pas se représenter après avoir totalisé dix-neuf années à la mairie de Bergerac. Il part sans étiquette à sa liste, il a le soutien des Républicains. Il a été adjoint à la politique de la ville au sein de l'équipe sortante.
Le trentenaire bénéfice d'une très légère avance au premier tour, obtenant plus de 25 % des suffrages.
Fabien Ruet, le candidat PS–PRG – LREM arrivé en deuxième position le 15 mars a misé sur un rassemblement encore plus large, pour le second tour. Deux candidats du premier tour, Hélène Gauthier (sans étiquette) et Adib Benfeddoul, DVD ancien membre de l'équipe de Daniel Garrigue, l'ont rejoint en cours de route. Un rapprochement avec la droite qui aura coûté à Fabien Ruet le soutien d'EELV. Mathématiquement et avec ces deux soutiens de poids, l'issue du scrutin pourrait lui être favorable.Il est par ailleurs conseiller municipal et vice-président de la communauté de commune.
De leur côté, Julie Tejerizo sans mandat, et Robert Dubois, conseiller régional RN, poursuivent au second tour sans chercher à nouer d'alliance.
Quelle place pour l'hôpital de Bergerac ?
Tout le monde s'accorde pour constater les difficultés de l'institution hospitalière. Chacun apporte son regard.
Jonathan Prioleaud, dauphin du maire, envisage : "Nous devons nous battre pour l'hôpital de Bergerac, pour que les villes moyennes ne soient pas les oubliés de la santé publique" Il prône donc un rapprochement avec la clinique Pasteur.
Fabien Ruet a un discours très virulent : " L'enjeu est de rétablir la confiance " . S'il rappelle la crise nationale que traverse le système hospitalier, il constate des "conditions locales aggravantes. Je n'ai pas confiance dans la direction de l'hôpital actuelle. " Des propos qu'il assume sur le plateau du débat. Et ça commence par cette solution avancée : " Il faudra mener un audit sur la question économique et sociale. "
La candidate communiste voudraient que les citoyens se penchent au chevet de l'hôpital et fassent des propositions. Elle part du constat " L'hôpital manque de moyens humains."
Robert Dubois pour le Rassemblement national constate : " La gestion est meilleure, le recrutement est meilleur ( .. ) Il faut s'approcher de l'ARS ( agence régionale de la santé ) "
La crise de la Covid 19 a révélé les difficultés sociales de la ville. Une situation sociale très difficile.
Julie Tejerizo apporte sa solution : " Il faut créer de l'emploi à Bergerac, il n'y a plus d'emplois. Il faut créer des projets structurants. " La candidate qui rassemble une partie de la gauche et des écologistes espère ainsi relancer l'emploi dans la construction et le bâtiment sur le secteur.
Robert Dubois, pour le RN : On a attiré beaucoup de misère à Bergerac, ces dernières années, beaucoup de SDF " La solution c'est la redynamisation de la ville. La ville est salle... Rendre une ville attractive où l'on a envie de venir. "
Jonathan Prioleaud compte faire venir les entreprises, remède à la précarité et source d'emplois. " Nous souhaitons contractualiser avec la région, il faut faire venir des entreprises. On peut quand on a la volonté. Et il y a la formation. Le numérique, la cybersécurité et une école d'infirmière à Bergerac" La liste n'est pas exhaustive.
Fabien Ruet s'appuie aussi sur l'arrivée d'entreprises et oriente son choix : "On ne peut pas faire l'économie de l'industrie. Il faut une stratégie industrielle. " Notamment en matière de production d'énergie propre parmi les pistes qu'il avance.
L'attractivité de la ville, oui mais comment ?
Jonathan Prioleaud, toujours prêt à défendre le bilan du maire sortant qui le soutient, souligne que ce n'est pas l'apanage de Bergerac. Le déclin guette de nombreuses villes de cette taille. Le candidat donne un cap "On doit accentuer sur le tourisme. "
Fabien Ruet conteste un projet en cours qui ne va pas dans le bon sens " Arrêtez le projet de centre des congrès. A quoi ça rime ? 10 millions d'euros investis. "
Le rassemblement National, par la voix de Robert Dubois, avance son credo traditionnel pour dénoncer le manque d'attractivité "Le problème de Bergerac, c'est la sécurité."
Julie Tejerizo dresse un constat " La culture est abandonnée depuis fort longtemps à Bergerac. Le centre événementiel, on est contre. " Elle préconise plutôt de remettre du lien social dans les quartiers. Pour une ville où l'on se sent bien.
L'intégralité du débat, animé par Sébastien Bouwy, est à découvrir ici ( durée 40 minutes )