Le niveau de la rivière est trop haut : les touristes privés de canoës pendant le week-end de l'Ascension

Ce week-end, la pratique du canoë-kayak était interdite sur la Vézère, haut lieu du tourisme en Périgord. Un manque à gagner conséquent pour les professionnels du secteur qui n'étaient pas en mesure de proposer le rafting comme alternative.

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À saint Léon-sur-Vezere, les touristes affluent chaque année pour le week-end de l'ascension avec pour objectif de découvrir ce territoire au fil de l'eau. Mais la rivière, gonflée par les pluies de ces dernières semaines, est devenue impraticable. Sur cette base de loisir, toutes les réservations de canoé prévues ce week-end ont dû être annulées. 

Un manque à gagner de 20 000 euros

"On avait énormément de monde à partir de jeudi", explique Hugo Duprès gérant de Canoë Family. "On a décalé les gens à vendredi et samedi. Et puis en réservations sèches, on avait plus d'une centaine de personnes qui avaient réservé pour vendredi. Les gens ont continué d'appeler, donc on les a prévenus de la situation".

Il faut dire que la Vézère n'est pas soumise aux arrêtés préfectoraux comme l'est la rivière Dordogne.   Ici, les professionnels du secteur se sont mis d'accord pour fixer les limites de navigabilité. En cas de niveau trop haut, tous se coordonnent pour cesser leur activité.

Alors, pour espérer un feu vert, Hugo Duprès ne se rend pas sur le site de la préfecture, mais consulte régulièrement celui de Vigicrues. "On voit qu'à Montignac actuellement elle est à 1,39m", observe-t-il. "Grosso modo elle est descendue de 20 cm depuis hier. Donc ce n’est pas grand-chose".  Pour  Hugo Duprès le manque à gagner sur le pont de l'ascension s'élève à 15 000 à 20 000 euros. 

Pour pouvoir louer des canoés il faudrait qu'elle soit au-dessous d'1m.

Hugo Duprès

"On a sauvé les meubles"

Pour limiter les pertes, certains loueurs se sont rabattus sur le rafting comme alternative au canoë-kayak. Plus lourd, le rafting ne présentait pas de danger du moment que sa pratique était encadrée de personnes possédant un brevet d'Etat. 

"Les gens à l'arrivée sont contents parce qu’ils ne s'attendaient pas à ça", sourit Philippe Colomy, gérant de Canoës APA. "Et ils ont pu naviguer avec le soleil: on a dû refuser 300 à 400 personnes par jour.

On a sauvé les meubles. Tout le monde n'a pas eu cette chance là.

Philippe Colomy

Gérant d'une société de location de canoës

 

Philippe Colomy est habitué à ces aléas. Il a donc installé des repères sur les rives de la Vézere. "Quand elle arrive là, elle est à 5,50m", montre-t-il du bout du doigt. Là on est à 1,40m. Donc on met gentiment du matériel au printemps, mais pas trop. On regarde et là on est sur le qui-vive". 

Un état d'esprit bien légitime lorsqu'on sait que la rivière, à la limite de la crue, pourrait à nouveau monter avec les pluies annoncées cette semaine. De la pluie est en effet annoncée dès mercredi par Météofrance.

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