Par arrêté municipal, le maire de Sarlat-la-Canéda en Dordogne, Jean-Jacques de Peretti impose le port du masque dans le centre historique de la ville alors que la saison touristique bat son plein et que le virus de la Covid-19 circule.
Depuis vendredi dernier, le 30 juillet, visiter Sarlat ne peut se faire sans masque. Fidèles au rendez-vous, les touristes, qui flânent dans la cité de La Boétie, acceptent de bonne grâce de se couvrir la bouche et le nez.
Cette mère et ses trois enfants vient de Senlis dans l'Oise. La famille attend pour rentrer au restaurant, masquée.
On n’a pas le choix. On est vaccinés en plus. On est habitués maintenant. On fait avec.
Ce couple avec ses deux enfants arrive tout juste et n'avait pas vu les indications sur le port du masque.
On l’a mis par réflexe parce qu’on a vu que tout le monde le portait. On l’a mis par mimétisme sans forcément savoir. C’est une contrainte, certes, mais on est solidaire. On est vaccinés mais on applique par précaution. C’est normal.
Devant l’évolution de la situation sanitaire et la forte affluence touristique dans les rues de la cité, la Mairie de Sarlat, par un arrêté pris le 29 juillet 2021, a rendu le port du masque obligatoire dans le secteur sauvegardé de la ville. Jean-Jacques de Peretti, le maire (DVD) de Sarlat-la-Canéda s'en explique :
On est dans un secteur sauvegardé qui est relativement restreint. Il y a beaucoup de monde. Vraiment. Il y a aussi des artistes de rue qu’on essaye de gérer soit en ambulatoire soit en statique en essayant qu’il n’y ait pas de groupes qui se forment autour. Malheureusement, c’est très compliqué. Les règles de distanciation physique ne peuvent pas s’appliquer. La seule solution, c’est le port du masque.
Cet arrêté est entré en vigueur le vendredi 30 juillet et sera actif jusqu’au mardi 31 août. Mais la mesure pourrait être levée si les touristes sont moins nombreux après 15 août.
Selon le maire, 95% des badauds acceptent la contrainte. Même s'il y a toujours des récalcitrants comme cette vacancière, originaire de Lille dans le Nord, qui veut profiter de la cité médiévale "à l'air libre"
Je suis avec ma famille, je ne gêne personne. Quand il y aura du monde, je le mettrai.
Avec 1,5 millions de touristes en 2020, Sarlat est l'un des lieux touristiques les plus visités en France.
Mais le coronavirus et, tout particulièrement, le variant delta ultra majoritaire a fortement progressé la semaine du 19 au 25 juillet en Nouvelle-Aquitaine. Si les zones du littoral sont les premières concernées, la Dordogne n'échappe pas à la tendance.
[#COVID19 Situation en #NouvelleAquitaine au 30/07]
— COVID — 19 - Nouvelle-Aquitaine (@NA_Covid19) July 30, 2021
?Taux d'incidence dans chaque intercommunalité de Nouvelle-Aquitaine pic.twitter.com/jIiys5k2If
Le maire de Sarlat insiste :
C’est une mesure pour nous permettre de fonctionner normalement, pour nous permettre d’avoir des artistes de rue, pour nous permettre d’avoir des petits regroupements autour d’un petit orchestre, d’un petit morceau de guitare.
Tony Varuti, artiste de rue, a fait un joli pied de nez à cette obligation. Il a intégré le masque à son costume.
Je fais la statue vivante. Je viens à Sarlat depuis des années. La situation s’est compliquée pour tous. Alors on doit essayer de faire de notre mieux pour travailler et pour être en sécurité aussi. Ce n’est pas tout-à-fait agréable mais on fait avec. Il n’y a pas de problème.
Avec son double masque sanitaire et esthétique, Tony montre l'exemple. Il vit et travaille avec le virus.