Les deux corps retrouvés calcinés dans une voiture à Terrasson-Lavilledieu sont ceux d'un couple de personnes âgées. Une lettre expliquant leur geste a été retrouvée chez eux.
L'ADN a parlé. Les deux corps retrouvés carbonisés dans une voiture à Terrasson-Lavilledieu sont désormais identifiés. Il s'agit d'un couple de retraités, André et Raymonde Meynard, respectivement âgés de 91 et 87 ans.
La piste criminelle écartée
Le drame s'est déroulé samedi 23 mai, aux alentours de 9h du matin au lieu dit Bouch, à Terrasson-Lavilledieu. À leur arrivée, les pompiers ont trouvé une Peugeot 208 totalement embrasée. À l'intérieur, ils ont découvert deux corps carbonisés. Une enquête a immédiatement été ouverte par le parquet de Périgueux pour identifier les victimes et déterminer les causes de la mort.
L'autopsie des deux corps, pratiquée la semaine dernière à l'institut médico-légal de Bordeaux, a permis de confirmer que les deux personnes, un homme et une femme, sont mortes asphyxiées à l'intérieur du véhicule. Très vite, l'enquête s'oriente vers ce couple de retraités ; mais dans un premier temps, impossible de confirmer leur identité. "Le seul moyen d'être certain de l'identité des victimes était l'analyse ADN" explique-t-on au parquet de Périgueux. Après deux semaines d'investigations, le voile est désormais levé.
Une lettre retrouvée au domicile du couple
Mais que s'est-il passé ce samedi 23 mai ? André et Raymonde Meynard ont quitté leur pavillon de l'avenue Louis Pasteur pour se rendre au lieu-dit Bouch. Lui était installé derrière le volant, elle côté passager lorsque leur véhicule s'est embrasé.
Au domicile du couple, les enquêteurs ont découvert une lettre dans laquelle les retraités évoquent leur fatigue et leurs problèmes de santé. Âgée de 87 ans, Raymonde était malade. "Elle souffrait de la maladie d'alzheimer. Ça fait plus d'un an que je ne l'ai pas vu sortir" observe une voisine qui préfère garder l'anonymat. André aussi était diminué, "il avait du mal à marcher, il devait se faire opérer du genou" poursuit la voisine.
Des voisins charmants mais renfermés sur eux-même
Le couple résidait dans sa maison de Terrasson-Lavilledieu depuis une cinquantaine d'années. Avant de prendre leur retraite, André était garagiste et sa femme, Raymonde, travaillait aux impôts. "C'était des voisins charmants mais renfermés sur eux-même. Ils étaient discrets et ne recevaient personne" détaille leur voisine.
Les retraités passaient beaucoup de temps dans leur jardin avant que leur santé ne se détériore. Monsieur était souvent occupé à tailler ses arbustes tandis que madame était aux petits soins pour ses fleurs.
Le drame a profondément marqué cette voisine, "ça m'a mis un coup sur la tête ! C'est pas possible, ça me rend malade" confie-t-elle, visiblement très émue.
La thèse du double suicide privilégiée
Des retraités isolés, fatigués, malades... Pour l'heure, même si l'enquête est toujours en cours, la thèse du double suicide semble privilégiée. Après la Belgique, la France est le pays d'Europe ou l'on se suicide le plus. Entre 9000 et 10 000 suicides sont comptabilisés dans l'hexagone chaque année, soit 25 par jour.
Un phénomène qui ne diminue pas avec l'âge. D'après le ministère des Solidarités et de la Santé, le taux de suicide est élevé chez les personnes âgées. D'après des données recueillies en 2014, 28 % des suicides ont concerné les plus de 65 ans.