En Dordogne, 4 500 logements seraient trop énergivores. Beaucoup de bailleurs préfèreraient vendre plutôt que d'avoir à entamer des travaux conséquents
450 kWh par mètre carré maximum ! Depuis le 1er janvier 2023, le critère de performance énergétique (DPE) fixe le taux de consommation énergétique maximal des logements proposés à la location. Au-delà de ce seuil, la mise en location annuelle est désormais impossible.
L'observatoire départemental de l'habitat de Dordogne a fait une projection : il y aurait encore 4 500 logements F et G, classés dans les catégories les plus énergivores.
Factures salées
Cela ne veut pas dire pour autant que les propriétaires bailleurs vont procéder aux travaux. Tout d'abord parce qu'une mise aux normes énergétiques s'avère souvent coûteuse, et nécessite de lourds investissements. Huisseries, chauffage, doublage des murs et du sol, isolation intérieure et extérieure, toiture : les logements, anciens en particulier, peuvent engloutir des dizaines de milliers d'euros de travaux avant d'obtenir un résultat satisfaisant et de verdir un peu leur bilan.
D'autant plus que les travaux "aux normes" réalisés par des professionnels agréés avec du matériel normalisé deviennent toujours plus obligatoires... et nettement plus chers que des travaux réalisés soi-même.
Petits propriétaires bailleurs
Ces travaux peuvent être acceptables pour des bailleurs dont c'est la seule source de revenus et qui possèdent plusieurs logements locatifs. Mais ce n'est pas le profil-type du bailleur périgourdin, généralement petit propriétaire, parfois ayant hérité d'un bien qu'il ne peut pas toujours se permettre de rénover de fond en combles. Des aides existent bien, mais elles sont habituellement longues et compliquées à obtenir, contraignantes en termes de location ou limitées à certains niveaux de revenus.
Locations plus rares et plus chères en Dordogne ?
Face à cette nouvelle obligation qui leur est faite, certains baissent les bras et préfèrent mettre leur logement libre en vente, ou bien passer à de la location saisonnière, moins contraignante. Le risque étant de décourager les petits bailleurs, donc de réduire le parc locatif, et mécaniquement de faire grimper le prix des locations.
Diagnostic fatidique
En attendant, les agences passent les diagnostics de leurs locations au crible, et préviennent les propriétaires lorsqu'ils s'approchent d'une catégorie rouge orangé rédhibitoire. Les bailleurs qui sont passés au travers des mailles du filet ne sont pas tranquilles pour autant : dans les années qui viennent le niveau d'exigence va encore augmenter.