Le projet de parc éolien au large de Dunkerque continue de susciter la polémique. Alors qu'un avis favorable vient d'être rendu et que le démarrage des travaux est prévu pour 2026, les opposants ne désarment pas, des deux côtés de la frontière.
La colère gronde toujours contre le projet d'implantation en mer de 46 éoliennes entre Dunkerque et la frontière maritime avec la Belgique. Pouvant atteindre 300 mètres de haut, elles seraient capables de couvrir les besoins en électricité d'un million d'habitants par an, mais sont loin de faire l'unanimité.
Lors de l'enquête publique du printemps dernier, plus de 90% des contributions étaient défavorables. La commission d'enquête a pourtant émis un avis favorable au projet, justifiant dans son rapport un "intérêt public majeur ".
"Cette décision est un acte antidémocratique. Nous sommes très en colère face à cet acte qui nous prouve que la commission d'enquête se fait la complice de l'État ou de décisions supérieures à l'État de la France, mais également complice des promoteurs", s'insurge Florent Caulier, président de l'association Vent Debout 59. Cette association milite depuis des mois contre le projet dont la mise en service est espérée pour 2028.
La Belgique s'oppose
Il n'y a pas qu'à Dunkerque que le projet compte des opposants. De l'autre côté de la frontière, en Belgique, ces éoliennes ne passent pas non plus. Les autorités belges veulent rétablir le trafic de passagers entre leurs ports et le sud de l’Angleterre. Problème, le parc éolien sera établi sur cette voie maritime, selon le directeur du port d'Ostende.
"Nous ne sommes pas contre la construction du parc éolien, mais bien contre l'emplacement qui est prévu", précise Dirck Declerck. Plusieurs plaintes ont été déposées par le port d'Ostende et des communes de la côte belge.
"Nous vivons du tourisme. Investir dans l'énergie est logique, mais il est possible de le faire d'une manière qui gêne beaucoup moins, un peu plus loin en mer par exemple. Le choix qui est fait par les Français n'est pas très correct", dénonce Sander Loones, maire de Coxyde, une station balnéaire belge à 30 minutes de Dunkerque.
Sur la côte belge, les habitants s'inquiètent. À La Panne, à la frontière française, Valentin Delhuill, loueur de vélos, craint une baisse drastique de la fréquentation sur la digue. L'horizon de cette ville, réputée pour sa plage et ses parcs naturels, pourrait être drastiquement changé avec le parc éolien. La décision du préfet de Dunkerque sur le projet est attendue dans les prochaines semaines.
Avec Léo Marron et Flavien Bellouti.