Depuis lundi 8 avril, les habitants des treize communes du Dunkerquois sont invités à se prononcer sur le projet d’implantation de 46 éoliennes entre Dunkerque et Bray-Dunes d’ici 2028. L’enquête publique se termine le 18 mai.
Jusqu’au 18 mai, le climat s’annonce électrique. Depuis 2019, l’annonce de l’implantation d’un parc éolien au large de Dunkerque ne cesse de diviser municipalités et habitants. Le projet est alors attribué par l’État à la société Éoliennes en mer de Dunkerque (EMD). Aux commandes, on retrouve EDF Renouvelables France, "leader international de la production d’électricité renouvelable en France et dans le monde", l’entreprise allemande Innogy SE et Enbridge, une entreprise canadienne.
En tout, 46 éoliennes de 300 mètres de haut devraient être installées à 10 kilomètres de la côte entre Dunkerque et Bray-Dunes pour répondre aux objectifs de la transition écologique fixés par le gouvernement d’atteindre 40% de production d’énergie renouvelable d’ici 2030.
"Un péril pour la biodiversité locale"
Sauf que certains ne l’entendent pas de cette oreille. À commencer par les associations de protection de la nature et de la biodiversité, comme l’association Vent Debout 59, créée en 2020, qui organise régulièrement des marches contre le projet de parc éolien.
"300 mètres de haut, c’est l’équivalent de la Tour Eiffel, alors s’il y en a 46, c’est un site industriel", explique Florent Caulier, président de l’association, pour qui ce projet d’implantation, situé dans une zone Natura 2000, est un non-sens écologique. "Ce projet a pour but de décarboner, mais nous avons déjà une centrale nucléaire qui fait beaucoup mieux et surtout, qui ne met pas en péril, elle, la biodiversité locale".
Les Belges défavorables au projet
Pour le militant, l’enquête publique va permettre aux habitants "d’exprimer un avis argumenté. Il faut convaincre le préfet des Hauts-de-France de ne pas valider ce projet, sinon il s’expose à des recours judiciaires." Le collectif a lancé une pétition en ligne qui réunit à ce jour un peu plus de 27 000 signatures.
Du côté des Belges aussi, le projet a du mal à passer. Selon le média 7sur7.be, plusieurs communes dont Ostende, La Panne, Coxyde et Nieuport ont annoncé lundi leur opposition. Selon elles, les éoliennes causeraient des nuisances visuelles.
En France, le premier parc éolien offshore a été mis en service à Saint-Nazaire en automne 2023.