Neuf festivals musicaux du Limousin se disent en danger. Plus ou moins fragiles financièrement, ces structures attendent le versement de subventions européennes depuis deux voire trois ans pour être pérennisés. Le blocage est au niveau régional.
Ils sont neuf festivals en Limousin, de plus ou moins grande envergure : festival aux champs de Chanteix en Corrèze, Rock en Marche et le Lézard vert en Creuse ainsi que Zicanouic, le Buis blues festival, les nuits musicales de Cieux, graines de rue, le festival du Haut Limousin et le festival d’été de Bellac, en Haute-Vienne.
Ils attirent chaque été depuis années des milliers de spectateurs, animent des coins de campagne et tirent la sonnette d’alarme.
Chaque année, les organisateurs déposent des dossiers de subventions, localement et surtout auprès de l'Europe qui favorise les initiatives en milieu rural grâce aux fonds Feader. Ces subventions d'au moins 10 000 euros peuvent représenter le quart, voire le tiers des budgets. Mais depuis deux, voire trois ans, les festivals n'en ont pas encore vu la couleur.
Baptiste Souchaud, patron du festival Zicanouic compte sur la subvention de plus de 10 000 euros pour boucler le budget total d’une édition qui avoisine les 35 000 euros :
L’an dernier, on s’est débrouillé en mobilisant 10 000 euros auprès des adhérents de notre association afin de payer les factures. Ces fonds n’ont toujours pas été versés et le problème se repose pour l’édition 2018.
D’après les patrons de festivals, réunis mercredi 10 octobre, à Limoges, les dossiers ont été approuvés par différents comités et les fonds ont été débloqués par l’Europe. Mais cela coince au niveau de la Région, chargée de la mise en œuvre des programmes européens et de l’antenne Limousine de l’Agence de services de paiements (ASP), organisme payeur agréé par la commission européenne pour le paiement et le contrôle des aides Feader.
Réponse de l'ASP
Contactée, l’ASP de Limoges reconnait les retards de paiements mais affirme que les fonds des années précédentes pourront été débloqués d’ici la fin de l’année :
Il y a eu des difficultés d’instruction et de conventionnement financier dues notamment à la réforme territoriale et à l’augmentation des groupes d’action locale (GAL, chargés des programmes européens Leader).
Faute de subventions européennes, les éditions 2019 de certains festivals étaient menacées.