Fêtes de Noël : les contaminations en famille inquiètent

Ce mardi 24 novembre à 20h00, le président de la République pourrait assouplir le confinement pour permettre aux Français de passer les fêtes en famille. Mais en Limousin, on sait bien que les clusters familiaux sont un vrai problème.
 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Au tout début du mois de septembre, Patrick Lemaire décide d’organiser une petite réunion familiale à son domicile. Son beau-fils revenait tout juste d’un déplacement professionnel à Marseille et sa fille avait de son côté passé quelques jours à Bordeaux. Comme le veut la coutume, tout le monde s’est fait la bise, et les symptômes sont apparus quelques jours plus tard. 5 personnes ont été contaminées par la Covid 19 dans cette famille. Patrick Lemaire a été très atteint aux bronches pendant une quinzaine de jours. Son gendre a été très fatigué avec beaucoup de fièvre.

Dans une région rurale comme le Limousin, les contaminations familiales seraient très nombreuses. Selon la préfecture de la Creuse, la famille serait même l’endroit privilégié pour faire circuler le virus : « Selon les épidémiologistes, on n’attrape pas la Covid dans la rue quand on habite à la campagne. Quand les gens rentrent chez eux après le travail ou le sport, ils enlèvent leur masque, s’embrassent et mangent ensemble. »

Il y a quelques semaines, Yann Planté, le président du club de hand-ball de la Souterraine a perdu le goût et l’odorat. Son épouse, qui est infirmière libérale, était elle aussi positive, tout comme son fils âgé de 16 ans, qui est resté asymptomatique. La petite famille a dû être isolée pendant une bonne semaine.
 

Inquiétude des virologues

A 20 heures, on espère que le président de la République assouplira le confinement pour nous permettre de passer les fêtes de fin d’année en famille.

Noël est un regroupement intergénérationnel pendant lequel les plus jeunes vont côtoyer des grands-parents particulièrement fragiles, souvent âgés de plus de 70 ans.

Le professeur Sébastien Hantz, virologue au CHU de Limoges, espère que le gouvernement incitera les familles à ne pas être trop nombreuses autour de la table. Pour le médecin, « il serait aussi nécessaire de se faire tester juste avant Noël, lorsqu'on prévoit de se réunir avec des personnes à risque, quitte à ne pas réveillonner si on est positif ».
 

Il ne faut pas oublier les gestes barrière comme une désinfection systématique des mains. Le fait de se passer les plats est un vecteur important de contamination.

Professeur Sébastien Hantz, virologue au CHU de Limoges



Pas de chiffres fiables

En allégeant le confinement pour les fêtes de Noël, Emmanuel Macron va prendre une décision politique, c’est-à-dire un compromis entre la santé, le bien-être des Français, et l’économie.

Etonnamment, il ne pourra s’appuyer sur aucune vraie statistique en matière de clusters familiaux, et ce pour deux raisons simples.

Un cluster se définit par un rassemblement de plus de 11 personnes selon la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) de la Haute-Vienne. Les foyers de contaminations au sein des familles n’apparaissent donc que de manière très anecdotique dans les statistiques.

« Contact Covid » est le logiciel utilisé par la CPAM pour répertorier les cas contact. Or, ce logiciel ne permet pas de comptabiliser les personnes qui appartiennent à la même famille.

C’est un vrai problème, puisque selon la sous directrice de CPAM de la Haute-Vienne, "les contaminations se font quand on ne porte pas de masque, comme en famille." Tout comme les médecins, Laurence Dominge s’interroge sur un éventuel rebond de l’épidémie pendant les fêtes de Noël.
 

Le minimum serait d’ajouter une rallonge à la table du réveillon et de placer les invités en quinconce».

Laurence Dominge, sous directrice santé à la CPAM de la Haute Vienne.



Reste à croiser les doigts pour qu’une troisième vague ne se déclenche pas début 2021.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information