L’usine de Blanquefort, aux portes de Bordeaux en Gironde, et qui a employé jusqu'à 3000 personnes, ferme définitivement ses portes ce lundi 30 septembre. Que vont devenir les derniers salariés et l'immense site sur les bords de la Garonne ?
C’est le dernier épisode d’un feuilleton long et douloureux. Tout un symbole.
La fermeture des portes de l’usine après l’arrêt des machines. Déjà, depuis le 24 juillet 2019, plus aucune boîte de vitesse automatique ne sortait des ateliers girondins.
La fin d’une histoire qui aura duré 47 ans avec des hauts et des bas et une décision sans appel de Ford en février 2018 : le refus d’investir davantage pour le groupe automobile américain.
Le site désormais fermé, quel avenir pour les salariés ? Ils attendent de recevoir leur lettre de licenciement promise d’ici le 1er octobre.
Sur les 849 salariés, 248 sont en cessation progressive d'activité c'est à dire en pré-retraites et 400 sont à reclasser.
Au 24 septembre 2019, 89 salariés ont retrouvé une activité professionnelle en CDI, 12 ont créé leur entreprise et 40 sont en formation longue reconversion.
15 personnes ont été reprises par l’usine voisine, Getrag Ford Transmissions (GFT) qui emploie 1221 personnes. Cette filiale de Ford, à l’avenir incertain, dépend à 100% des commandes passées par le constructeur automobile. Le site qui fabrique des boîtes de vitesse manuelles est détenu à 50 % par le groupe canadien Magna.
Une quinzaine de personnes est en période d’essai chez Keolis pour devenir conducteur de bus ou de tramway. L’entreprise qui a besoin d’un peu plus de 200 conducteurs à Bordeaux et dans sa métropole en 2020 suscite beaucoup d’espoir chez les ex-Ford.
L’avenir du site en question
Autre interrogation : que va devenir le site industriel ?
La multinationale, qui avait promis 20 millions d’euros pour revitaliser le site, a revu à la baisse ses propositions et retire 4 millions d’euros de son enveloppe. Elle demande aux collectivités de renoncer au remboursement des aides publiques perçues entre 2013 et 2018. ( plus de 20 millions d’euros)
Cet accord qui prévoit notamment le transfert de la totalité du terrain (près de 13 hectares) "au bénéfice de la métropole dans le cadre d'une dation en paiement à titre gratuit" doit être voté par la Région et le Conseil départemental de Gironde d’ici fin octobre.
Il provoque la colère de la CGT.
Dans un communiqué, le syndicat dit assister à une " une désertion collective, à une capitulation scandaleuse. Du national au local, personne finalement n'aura fait ce qu'ils avaient le pouvoir de faire. Après les postures d'indignation, les actes derrière n'auront pas suivi, tout le monde a adopté la posture si confortable et si hypocrite de l'impuissance. Pour Ford c'est un solde de tout compte de 9-10 millions d'euros qui leur permet de partir avec en plus l'aval des pouvoirs publics. "