Le XV de France a bâti son court succès samedi face à l'Irlande (10-9) dans le sillage de sa mêlée fermée, chahutée en première période puis dominante après l'entrée en jeu de ses piliers remplaçants Eddy Ben Arous et Rabah Slimani.
Le sélectionneur Guy Novès, qui a d'abord fait ses armes de jeunesse en athlétisme, l'a encore rappelé cette semaine: "le rugby, c'est comme un relais". Et quand à la 45e minute, Eddy Ben Arous et Rabah Slimani ont tapé dans la main des titulaires Jefferson Poirot et Uini Atonio puis ont pris place respectivement à gauche et à droite de la mêlée, le coup d'accélérateur a été puissant.
Jusque-là, le pack français avait été mis en grande difficulté dans ce secteur par la première ligne irlandaise, reculant jusqu'à récolter une pénalité sur introduction bleue à la 38e minute convertie par Jonathan Sexton (9-3). Il était donc attendu de Ben Arous (25 ans, 13 sél) et Slimani (26 ans, 22 sél) une réaction d'orgueil, d'autant plus qu'ils avaient été secoués par leur vis-à-vis italiens et avaient donc été assis sur le banc en guise de repentance. Une manière de les piquer.
Officiellement, c'est le travail de sape entrepris pendant 45 minutes qui a permis au huit de devant français de prendre l'ascendant. "En première mi-temps il y a eu un gros affrontement, parfois ça s'effondrait, parfois on était pris", raconte ainsi le deuxième ligne Yoann Maestri. "Mais je crois que ça a émoussé énormément les adversaires et Uini et Jeff ont fait du mal à cette première ligne. Après, avec la qualité du banc, on les a achevés."
Mais, immédiatement propulsés en mêlée, Ben Arous et Slimani ont ébranlé l'édifice irlandais, au point de perturber le lancement du XV du Trèfle (51e) et de récupérer une pénalité déterminante sur introduction verte (55e), alors que les Irlandais n'étaient qu'à 10 mètres de l'en-but français. L'apogée de leur domination est intervenue dix minutes plus tard, dans une série de six mêlées conquérantes dans les cinq mètres adverses amenant finalement l'essai de la victoire aplati par Maxime Médard (70e).