La petite commune de Petit-Palais-et-Cornemps, 756 habitants, a été touchée de plein fouet par la catastrophe puisque 28 des 43 victimes de l'accident habitaient le village. Après l'émotion, l'enquête se poursuit mais aussi le recueillement à Petit Palais comme à Puisseguin.
Alors que l'identification des corps des victimes commence ce samedi pour aussi déterminer les causes de l'accident et de l'embrasement des véhicules, une réunion de crise entre les maires de communes et le préfet de la région Aquitaine, Pierre Dartout, était prévue en mairie, en présence d'officiers de gendarmerie, pour faire un point sur les dernières investigations et coordonner le soutien aux familles.
Le bilan (entre 42 et 44 victimes) est lourd. Sur les huit rescapés, quatre personnes restaient hospitalisées samedi matin, trois au CHU de Bordeaux, notamment un blessé en soins intensifs, et un à l'hôpital de Libourne, mais plus aucun pronostic vital n'est engagé, a-t-on indiqué à la préfecture.
Regardez le reportage de Gilles Coulon et Dominique Mazères.
Parallèlement, l'enquête entrait dans sa phase active. Dès l'aube, les enquêteurs de l'unité spécialisée de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en collaboration avec l'Institut médico-légal de Bordeaux, se sont attelés à la délicate identification des corps calcinés des victimes.
"Ils vont travailler corps par corps, de manière très méthodique", en s'attachant notamment aux relevés dentaires et ADN, a indiqué le colonel Ghislain Réty, commandant du Groupement de gendarmerie de Gironde. Au total, l'identification formelle des victimes pourrait prendre jusqu'à "trois semaines".
L'enjeu est aussi de déterminer le nombre de personnes qui se trouvaient à bord de l'autocar, les enquêteurs ne disposant toujours pas de "liste officielle". Des "experts automobiles" et des spécialistes en pyrotechnie sont également mobilisés pour déterminer les causes de l'accident, qui a aussi surpris par la rapidité de l'embrasement des véhicules.
Une chapelle ardente à Puisseguin
Le village de Puisseguin offrait un contraste impressionnant avec le tourbillon de la veille, entre ambulances, voitures de gendarmes. Une douzaine de fourgons funéraires sont entrés dans le village peu après 10h.Dans la chapelle ardente, toute symbolique car sans corps, installée depuis vendredi soir dans le foyer municipal, une conseillère municipale déposait des roses blanches, une par une sur 43 tonneaux recouverts d'un linceul blanc, une bougie allumée sur chacun d'eux.
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Petit-Palais, village meurtri
A Petit-Palais-et-Cornemps, à 7 km de là, une des communes qui a perdu le plus d'habitants, on se préparait aussi à une journée sombre, solidaire. Un psychiatre arrivait à la salle polyvalente du village, muée en cellule médico-psychologique, afin de "recevoir les familles qui le souhaitent". Lors de tels drames, "c'est souvent important de réunir les gens en groupe, car ils partagent un récit commun de ce qui s'est passé et cela peut les aider à faire face au deuil", a expliqué le Dr François Castandet, du Pôle psychiatrie de l'Hôpital de Libourne.Toute la journée de vendredi, le village de Petit-Palais-et-Cornemps a rendu hommage aux victimes. Une messe a été célébrée.
Le terrible accident du 23 octobre au matin qui a fait au moins 43 morts à Puisseguin marque les esprits dans le village.
Des familles entières décimées. "J'ai perdu trois soeurs", s'effondre un homme. Il n'arrive pas à trouver ses mots. Alain Dumont a perdu sa mère ce matin : "Elle était très contente de faire cette excursion".