La ville d'Arcachon a décidé d'être ferme face à une recrudescence d'incivilités. Le maire a pris des arrêtés sanctionnant divers comportements inappropriés. Du jet d'urine à l'abattage d'arbres non autorisés.
"Vous êtes en infraction à l'arrêté municipal sur le port d'un vêtement en centre-ville". Deux jeunes bordelaises venues pour la journée à Arcachon, deux triangles noirs en guise de maillot de bain sur la poitrine, ne s'attendaient pas à une telle remarque.
"Nous on est toujours habituées à être en maillot. On n'était pas au courant" assure l'une d'entre elle. "On va vous demander de retourner sur la plage, récupérer vos affaires pour être dans la règlementation. Vous devez porter quelque chose en plus de votre maillot sinon c'est une amende de 38 euros". Les deux policiers municipaux en patrouille ce matin là ne les verbalisent pas. Pas cette fois.
Du matin au soir ils veillent au bon respect des règles décidées par la municipalité. "Là il y a une poubelle en plein milieu du passage piéton". L'agent prend une photo et va voir le commerçant qui a oublié de la rentrer "avant 10 heures".
Un peu plus loin deux cyclistes circulent sur la promenade du front de mer. "On est sur une zone piétonnière donc vous devez mettre pied à terre". Deux minutes plus tard, deux autres vélos descendent une rue en sens interdit. "En vélo les règles sont les mêmes qu'en voiture !" tancent les agents. "Vous pouvez descendre, mais à pied, parce que là vous risquez de vous faire percuter".
Rares sont les moments calmes lors des patrouilles estivales. Arcachon accueille près de 100 000 visiteurs en été. Et cette année "nous sommes confrontés à des incivilités nouvelles" affirme le maire Yves Foulon.
"J'ai demandé à la police municipale en liaison avec la police nationale de sanctionner plus durement les infractions" prévient-il.
Le maire pointe ainsi du doigt "les mégots jetés sur nos plages", le fait "d'uriner sur la voie publique", "les déjections canines sur nos trottoirs", "tout ce qui relève de l'élagage également, de l'abattage des arbres qui se font sans autorisation parfois". "Tout cela constitue des infractions, ce n'est pas qu'un problème de comportement. Nous voulons les sanctionner pour éviter qu'elles se reproduisent".
La cité du bassin compte 20 policiers municipaux, 7 surveillants saisonniers et une demi-compagnie de CRS pour assurer l'ordre public. Elle souhaite devenir une ville d'expérimentation pour élargir les pouvoirs de sa brigade municipale.
"Il y a des tâches que nous pouvons faire parce que nous avons la formation et les équipements, par exemple le contrôle d'identité, l'accès aux fichiers pour savoir à quel individu on est confronté, l'interpellation que la loi nous interdit". Pour Yves Foulon, ce serait un moyen "d'assurer la tranquilité et la sécurité des citoyens" en lien "avec la police nationale".
Yves Foulon a écrit au Premier ministre et au ministre de l'Intérieur avec 17 autres élus LR dont le maire de Nice Christian Estrosi demandant l'extension des pouvoirs de police des agents municipaux.
Le gouvernement, qui étudie le dossier, pourrait annoncer de nouvelles mesures dans les semaines à venir.